Lors d’une interview accordée à RTCI ce mardi 27 février 2018 dans le cadre de l’émission « Dans le vif du sujet », animée par Anis Morai, l’euro-députée Marie Christine Vergiat est revenue sur son intervention, au parlement européen, en session plénière à Strasbourg le 5 février 2018 pour déposer au nom de son groupe une objection contre l’inscription de la Tunisie sur la liste européenne des pays à risque concernant le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.
Marie Christine Vergiat a indiqué qu’elle n’a pas encore reçu de réponses à ses questions posées à l’attention de la commission européenne dans le cadre de cette intervention. « Pas vraiment ce jour là, pas vraiment depuis, et une chose qui m’a agacée, c’est que nous avons eu plusieurs réunions avec la commission, et que le discours a été toujours le même. … Le pire c’est que ce jour là, Mme Jourova était même en deçà de ses services. Elle a pris la parole au moment du vote – ce qui ne se fait quasiment jamais – pour influencer le parlement européen, ce que j’ai trouvé inadmissible. » a-elle-affirmé.
Blacklister la Tunisie a-t-il obéit à des considérations techniques ou politiques? Pour répondre a cette question la députée européenne, a indiqué que ce classement a été fait officiellement en fonction de considérations techniques. « Officiellement, la commission explique qu’elle ne fait qu’appliquer les règles du Groupe d’action financière ou Financial Action Task Force GAFI- un organisme intergouvernemental de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme-. Mais l’évaluation du GAFI date de novembre 2016 et le GAFI a fait des réunions et le gouvernement tunisien a pris des engagements qui ont été actés lors d’une réunion datant de décembre dernier. La commission aurait du attendre les résultats de cette nouvelle évaluation. Elle ne l’a pas fait, pour des raisons qu’on ignore toujours » a-t-elle affirmé. Et d’ajouter « La commission, elle peut attendre quand elle a envie d’attendre et agir en vitesse quand elle le veut aussi. Donc cette décision là est incompréhensible. Elle arrive juste après celle sur les paradis fiscaux. Est ce un hasard? »
D’après elle, le fait qu’il n’y ait pas véritablement de raisons techniques qui expliquent cette urgence à agir et de passer au classement, laisse entendre que des raisons politiques sont à l’origine de ce classement. « Comme par hasard cette décision arrive au moment où on dit qu’on va relancer les négociation de l’ALECA. -Accord de Libre Echanges Complet et Approfondi- qu’on attend depuis si longtemps. Donc moi je ne peux pas m’empêcher de penser qu’en réalité c’est une pression sur le gouvernement tunisien pour qu’il accélère les réformes que souhaite l’Union Européenne, qui ne sont pas forcément celles qui pourraient être bénéfiques au peuple tunisien. Parce que’il faut qu’il y ait dans cet accord une discussion équilibrée entre les intérêts de chaque coté de la méditerranée. » a-t-elle expliqué.
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