Le Maroc franchit une nouvelle étape dans la réforme de son système monétaire. Bank Al-Maghrib (BAM), la banque centrale marocaine, s’apprête à mettre en œuvre un projet ambitieux visant à réduire la dépendance du dirham par rapport aux fluctuations de l’euro et du dollar.
Actuellement ancré à un panier composé majoritairement d’euros et de dollars, le dirham marocain devrait bientôt voir sa référence élargie à un ensemble plus diversifié de devises. Cette décision, annoncée par Abdellatif Jouahri, gouverneur de BAM, lors d’une interview accordée à Bloomberg, vise à offrir une plus grande flexibilité à l’économie marocaine face aux variations des cours de change internationaux.
Une transition graduelle
Cette réforme s’inscrit dans la continuité de la libéralisation progressive du dirham entamée en 2018. À l’époque, la marge de fluctuation du dirham avait été élargie à 2,5%, puis à 5% en 2020. La prochaine étape consiste à désolidariser complètement le dirham de ce panier fixe.
Toutefois, cette transition ne sera pas sans défis. Selon Abdellatif Jouahri, « Ce n’est pas une réforme simple, car la valeur du dirham marocain par rapport aux devises étrangères sera affectée, et c’est une réforme majeure qui aura un impact et la banque centrale portera une grande responsabilité et mettra sa crédibilité en jeu ». Pour accompagner cette réforme, BAM envisage d’ajuster le taux d’intérêt directeur plusieurs fois par an afin de maîtriser l’inflation et de préserver la stabilité financière.
Crypto-monnaies : un projet de loi en préparation
Cette réforme ambitionne de renforcer la résilience de l’économie marocaine face aux chocs extérieurs et de favoriser une meilleure allocation des ressources. En effet, un dirham plus flexible permettrait au Maroc de mieux absorber les fluctuations des cours des matières premières et de renforcer la compétitivité de ses entreprises à l’export.
Il sied d’ajouter qu’ Abdellatif Jouahri a également évoqué l’avancement du projet de loi sur les crypto-monnaies. Ce texte, actuellement en phase de finalisation, devrait permettre d’encadrer le développement de ce nouveau marché tout en préservant la stabilité financière du pays.
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