Maroc: le roi Mohammed VI nomme le nouveau gouvernement

FILE PHOTO: Morocco's King Mohammed VI arrives for a lunch at the Elysee Palace as part of the One Planet Summit in Paris, France, December 12, 2017. REUTERS/Philippe Wojazer/File Photo

Le roi du Maroc Mohammed VI a nommé jeudi le nouveau gouvernement dirigé par l’homme d’affaires Aziz Akhannouch, patron du Rassemblement national des indépendants (RNI), le parti libéral grand vainqueur des récentes élections législatives, selon l’agence officielle MAP. Dans cette équipe constituée largement de technocrates, les titulaires des ministères régaliens sont reconduits. Ainsi, le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita est maintenu dans ses fonctions dans un contexte de tensions régionales, notamment avec l’Algérie. Abdelouafi Laftit conserve le portefeuille de l’Intérieur. Avec 24 ministres, ce nouveau cabinet compte sept femmes contre quatre dans le gouvernement sortant.
Arrivés en tête aux législatives du 8 septembre, les trois partis de la majorité gouvernementale – le RNI, le PAM (Parti de l’Authenticité et Modernité), de tendance libérale, et le vieux Parti de l’Istiqlal (PI, centre-droit) – se partagent les maroquins. Le RNI conserve les ministères stratégiques de l’Agriculture et de l’Economie. Le parti d’Aziz Akhannouch, considéré comme un homme de confiance du Palais royal, a fait une razzia sur la Chambre des représentants lors des législatives, raflant 102 des 395 sièges et délogeant les islamistes au pouvoir depuis une décennie. Le gouvernement Akhannouch devra faire face aux lourdes répercussions de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 : l’économie s’est contractée de 7% en 2020, le taux de chômage a bondi à 11,9% la même année et les disparités sociales se sont creusées, d’après les rapports officiels.
*Qui est Aziz Akhannouch ?
« La priorité aujourd’hui est le programme gouvernemental qui est prêt et qui sera présenté au Parlement pour obtenir le vote de confiance », a précisé à l’Agence France-Presse Mustapha Baitas. En principe, une formalité. Discret, Aziz Akhannouch possède l’une des plus grosses fortunes du Maroc, estimée à 2 milliards de dollars selon le magazine spécialisé Forbes. Par le passé, il a fait l’objet de vives critiques de collusion entre milieux des affaires et politique. Ce businessman dirige une tentaculaire holding, Akwa Group, qui opère principalement dans les hydrocarbures et l’immobilier. Au lendemain de sa nomination à la tête du gouvernement, il a annoncé son retrait de « toute gestion » de la holding familiale.
En 2011, dans le contexte du Printemps arabe, le Maroc avait adopté une nouvelle Constitution accordant de larges prérogatives au Parlement et au gouvernement, plus proches des standards de la monarchie parlementaire, tout en consacrant un rôle central pour le roi, dont émanent les décisions et les orientations majeures dans des secteurs clés.

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