L’ancien président provisoire de la République, Moncef Marzouki a réagi, sur les ondes d’Express FM aujourd’hui, sur la censure ayant frappé son interview sur la chaîne Attessia, considérant que ce conflit ne le concerne pas mais plutôt oppose la chaîne et les autorités.
Marzouki a confirmé, d’autre part, les pressions exercées sur Moez Ben Gharbia, directeur d’Attessia, à propos de cette interview, tout en niant avoir fait des déclarations contre qui que ce soit ou porté atteinte contre certaines « têtes de la politique« .
A propos du contenu de l’interview, Moncef Marzouki a indiqué qu’il a diagnostiqué la situation précisant que les tunisiens ont peur de l’avenir. Il a également présenté des propositions relatives au budget complémentaire de 2016 ainsi que d’autres propositions économiques en prévision de l’année 2017.
Marzouki a aussi parlé de la révolution affirmant qu’elle a eu lieu pour des raisons économiques pures.
Parlant du gouvernement de Habib Essid, Marzouki a considéré qu’il aurait été mieux de le maintenir au moment où ce gouvernement a acquis la maturité nécessaire. Dans le même contexte, il s’est demandé combien Youssef Chahed pourrait se maintenir face aux énormes problèmes actuels du pays. Il n’a pas raté l’occasion de commenter la photo de Chahed mangeant du « Kafteji », qu’il considère comme du théâtre, appelant à « arrêter l’hypocrisie » .
Dans la même interview, Marzouki s’est adressé au peuple tunisien assurant que le Président de la République ne l’intéresse pas, appelant les tunisiens à être patients et les parties politiques à garder un haut niveau d’éthique.
Dans un autre volet, Marzouki a parlé de sa relation avec les médias, lorsqu’il était président, assurant qu’il n’a porté plainte contre aucun journaliste. Il s’est d’ailleurs étonné du fait que l’actuel conseiller auprès de la présidence de la République occupe ce poste alors qu’on a précédemment porté plainte contre lui. Il s’est également étonné du fait que certains députés soient encore à l’ARP après les scandales qui sont survenus.
Sur un ton ironique Marzouki s’est exprimé, lors de son intervention sur les ondes d’Express FM, en disant qu' »il faudrait accorder le Prix Nobel de la comédie au gouvernement« , étant donné qu’on l’a dépourvu de la protection sécuritaire personnelle.
Quant à son soutien au gouvernement de Chahed, Marzouki a assuré qu’il le soutiendrait si et seulement « on regagnait l’indépendance de la nourriture, on résolvait le problème de l’eau et on sacrifiait des dizaines de corrompus. »
Il a assuré que, pendant son mandat à la présidence, un grand progrès a été réalisé au niveau des libertés, contrairement à ce qui se passe actuellement.
A.T