Lors d’une interview accordée à Mosaïque Fm ce vendredi 6 juin 2019, l’ex-président provisoire de la République et candidat à l’élection présidentielle anticipée Mohamed Moncef Marzouki est revenu sur ses déclarations au cours desquelles il avait affirmé qu’une fois élu président de la République il jetterait l’initiative du président défunt Beji Caïd Essebsi liée à l’égalité successorale à la poubelle.
Dans ce contexte Moncef Marzouki a considéré que ces propos ont été mal interprétés ajoutant que le fait de mettre en place des textes de loi de façon verticale ne pourrait pas être accepté par les Tunisiens, ajoutant que cette initiative lancée par la présidence de la République avait pour objectif de dévier l’opinion publique lors d’une période de crise.
Il a considéré que cette initiative contribuera à la division des Tunisiens et non pas à leur rassemblement rappelant que le rôle symbolique du président de la République est d’unir tout le peuple et non de le diviser. « Le changement des mentalités se fait petit à petit et non à travers des lois improvisées…. Le rôle du président de la République est symbolique. Ce dernier doit être le garant des droits de l’Homme et constituer un bel exemple pour le peuple. » a-t-il ajouté.
Selon lui, il serait plus judicieux pour un chef de l’Etat de se pencher sur des dossiers beaucoup plus brûlants liés aux droits économiques et sociales de la Femme au lieu d’évoquer de faux débats.
En ce qui concerne son programme électoral, le candidat à la présidentielle a précisé qu’il se base sur deux points essentiels à savoir le renforcement de la diplomatie économique tunisienne à l’étranger et la mise en place de grands projets à long terme liés à des secteurs clés tels que l’environnement, la mer, le recyclage des déchets…
« Je vais travailler sur la question du renforcement de la diplomatie tunisienne à l’étranger… Je bénéficie d’une très bonne réputation à l’étranger et je pourrais aider la Tunisie à dépasser des problèmes liés à la dette etc… Une fois élu, je vais appeler à l’organisation d’un congrès national, au bout d’une année au maximum, pour débattre des grands dossiers qui ne peuvent plus attendre. Il est grand temps d’attaquer les réformes structurelles dans les divers secteurs vitaux » a-t-il considéré.
Dans ce contexte, Moncef Marzouki a considéré qu’effectuer les réformes nécessaires dépend forcément de la stabilité du gouvernement. Pour lui, le gouvernement qui devrait être formé au lendemain des élections législatives doit durer 5 ans. Il a considéré que la stabilité économique dépend de celle politique.
« Il faut que le prochain gouvernement soit un gouvernement de technocrates formé des trois ou quatre plus grands partis politiques afin qu’il soit en mesure d’attaquer les grandes réformes qui tardent à être mises en place. Changer les ministres tous les 4 ou 5 mois, ne permet pas avancer, la Tunisie ne peut plus supporter les changements de gouvernements » a-t-il ajouté.
En ce qui concerne la question de son ouverture sur l’ensemble des pays étrangers, Moncef Marzouki a affirmé qu’il entretient de très bonnes relations avec la plupart des pays à travers le monde à l’exception de quatre pays à savoir l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, la Syrie et l’Egypte. Selon lui, sa volonté de préserver la dignité et la souveraineté de la Tunisie était à l’origine de ses conflits avec ces 4 pays. D’après lui, ces derniers ont tenté d’intervenir dans les affaires intérieures de la Tunisie.
Quant à la question des assassinats politiques, Moncef Marzouki a assuré qu’il ne ménagera aucun effort pour soulever les dessous de ces affaires. Toutefois, il a affirmé que la question de l’appareil secret du mouvement Ennahdha n’est au’un « Épouvantail » politique pour effrayer les Tunisiens.
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