Marzouki et la Ligue de protection de la Révolution : initiateurs du désastre d’El Kamour ?

Le risque de contagion est devenu réel depuis que les tensions ont atteint leur paroxysme à El Kamour, où les sit-inneurs ont plus d’une fois tenté d’entraver les règles sécuritaires imposées par l’Armée Nationale pour protéger les sites de production. Comme si cela ne suffisait pas, des manifestants ont apporté leur piment à une sauce d’ores et déjà explosive, en mettant le feu à des postes de police et en manifestant leur soutien à la mobilisation de leurs pairs.
Ce lundi, la confusion était totale à El Kamour et la tension était palpable. Un jeune manifestant de 23 ans a trouvé la mort. Certains affirment qu’il s’agit d’un meurtre délibéré, d’autres affirment le contraire.

Tentative de récupération
Le jeune homme est mort. C’est un fait, et son décès semble avoir servi à « certaines parties » d’un bon prétexte pour continuer à enflammer la situation. Qui d’autres, hormis Harak Tounes Al Irada, parti du « grand et patriote » Moncef Marzouki, aurait été capable d’une telle prouesse ? Dans le communiqué publié ce lundi, par la voix de son secrétaire général Imed Daimi, le parti appelle à la mobilisation pour exprimer le refus de l’usage de la force, « ayant conduit à la mort d’un martyr et à la blessure de plusieurs autres personnes ».

L’appel à manifester a été repris par la page Facebook « Les Hommes de la Révolution Tunisienne », dont nous parlions précédemment pour les intox qu’elle diffuse. « Appel à préparer l’avenue Habib Bourguiba pour manifester contre l’usage de la force par l’État contre des manifestants pacifiques à El Kamour. Où êtes-vous, les libres, les hommes, les tunisiens ? […] » . La page en question est suivie par plus de 100 000 fans, et elle est soupçonnée d’appartenir aux anciennes Ligues de Protection de la Révolution.

Marzouki et « sa reconquête du pouvoir »
Tant d’éléments qui rendent légitime de s’interroger sur l’implication de Moncef Marzouk et de son parti dans la crise à Tataouine. Le très sérieux avocat Imed Ben Halima s’est exprimé ce lundi sur le sujet, mettant directement en cause l’ancien président provisoire de la République, et sa volonté de vouloir détruire l’État tunisien.
Autre élément, quoique plus ancien, à rappeler : les déclarations d’un certain Tarak Kahlaoui, l’un des leaders de Harak Tounes. en avril dernier, c’est-à-dire au début des manifestations à Tataouine, il avait déclaré sur Attessiaa TV que les manifestations populaires avaient un lien avec la décentralisation du pouvoir. « Il est évident que les personnes issues de l’ancien régime ne voient pas d’un bon œil la décentralisation. Elles la considèrent même comme une menace. Les protestataires revendiquent, surtout, le droit des régions à l’autonomie décisionnelle et à une partie des impôts locaux », affirmait-il alors. Et ce n’est pas sans rappeler les déclarations de Mabrouk Korchid, secrétaire d’État aux Domaines de l’État, qui avait affirmé que Harak Tounes et Wafa de Raouf Ayadi étaient à l’origine de ce qui se passe à Tataouine.
Gare aux interprétations et à la subjectivité, mais il est difficile de rester indifférent face à la gravité de la situation et aux soupçons d’implication de Harak Tounes dans la crise actuelle. Moncef Marzouki est reparti à la conquête du pouvoir à travers son élection à la présidence de son propre parti le 29 avril dernier, et il semble que tout les moyens sont bons pour lui afin de remettre les pieds au Palais de Carthage. Il ne pouvait mieux espérer qu’une crise qui affaiblirait encore et encore le gouvernement d’union nationale et l’État lui-même. Le jour où l’Armée Nationale serait obligée de tirer sur un présumé manifestant excité et menaçant constituerait le jour de gloire pour Marzouki, puisqu’il pourrait appeler haut et fort à la chute d’un État qui aurait perdu toute sa légitimité.

M.F.K

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