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« Le président de la République Kaïs Saïed est un déséquilibré mental qui conduit le foyer du Printemps arabe vers le précipice ».
C’est l’ancien président provisoire de la République, Moncef Marzouki qui s’exprime ainsi dans un entretien accordé à Arabi Post.
« En fait, les mesures provisoires qu’il a décrétées se sont retournées contre lui du simple fait qu’il s’est retourné contre la Constitution, ajoute-t-il. Pour sauver le pays, il n’y a qu’une solution: le déloger du palais de Carthage, et le traduire devant la justice ».
Concernant le procès intenté contre lui en Tunisie, l’ancien président provisoire a déclaré que cela ne lui arrivait pas en fait pour la première fois.
« J’ai déjà été jugé à l’époque de feu le président Habib Bourguiba, et j’ai également été jugé à l’époque de Zine El Abidine Ben Ali qui a été écarté du pouvoir par les révolutions du Printemps arabe », a-t-il déclaré. La Tunisie est devenue une cible depuis la révolution, et la salle des opérations conduite par les Emirats arabes unis, qui a pu liquider le Printemps arabe un peu partout, soutient aujourd’hui Kaïs Saïed pour mener à bien la mission d’Abu Dhabi et les efforts pour se débarrasser du Printemps arabe à la source ».
* »Saïed est incapable de diriger la Tunisie »
Marzouki a ajouté que « la Tunisie est ciblée par les Emirats Arabes Unis qui sont certainement derrière le grand soutien pour ce qui s’est passé en Tunisie, en plus de la contre-révolution qui craint l’islam politique et la démocratie », exprimant sa crainte que les Emirats se préparent à la phase post-Saïed.
« Kaïs Saïed est incapable aujourd’hui de diriger la Tunisie, car il a monté les uns contre les autres, a trahi des engagements, contourné la Constitution et plongé le pays dans une crise économique sans précédent, estime-t-il. Après deux mois, l’Arabie Saoudite et les Emirats l’ont jugé incapable et guère à la hauteur de leur confiance. Ils attendaient qu’il soit comme Al-Sissi, réprimant et affrontant les islamistes, mais ce qui s’est passé est le contraire.
* »Oui à un gouvernement 100% nahdhaoui »
« Saïed n’accepte aucune pression, et ici je parle en tant que médecin, renchérit Moncef Marzouki. Ni la pression américaine ni celle européenne ne le fera reculer, et ce n’est pas là un respect des principes. La solution aujourd’hui est de sortir dans la rue, et c’est la seule force capable de le déloger du palais de Carthage. »
Et Marzouki de conclure: « Malgré mon désaccord avec Ennahdha, je suis prêt à accepter un gouvernement 100 % nahdhaoui, à condition qu’il apporte de réelles forces politiques capables de remplir leur rôle législatif au sein du parlement, et qui chercheraient à sauver la Tunisie de la situation dans laquelle elle est présentement plongée ».
H.A.