L’eucalyptus est un arbre capable de grandir jusqu’à plus de 30 voire mètres ou de former un bel arbuste. Appelé également le gommier, c’est une plante d’extérieur très polyvalente, dont les dimensions, les formes, le feuillage et la floraison sont très différents en fonction de l’espèce ou de la variété. Mais quel qu’il soit, au jardin, en sujet isolé, en groupe ou aligné en rideau, l’eucalyptus apporte avec lui un peu d’exotisme et d’originalité. L’eucalyptus est originaire d’Australie. L’une des espèces d’eucalyptus présente un caractère invasif. En Tunisie, les eucalyptus ne se reproduisent pas dans les espaces où ils ont été plantés, notamment le long des routes. Le caractère invasif des eucalyptus se manifeste au nord-ouest où ils ont été plantés dans le milieu forestier. La route nationale N°1 en était jusqu’à récemment bien garnie offrant de la verdure et de l’ombre aux conducteurs en besoin de repos.
Masjed Aissa, un village du gouvernorat de Monastir, plus connu par sa caserne que par autre chose, en possède quelques unes, constituant une sorte de haies des deux côtés de l’ancienne route reliant l’intersection Masjed Aissa-Sahline et la mosquée du village. Un joli parcours d’un village qui manque de plein de commodités mais qui plus est constitue une sorte de poumon pour la localité. Avec le temps cette route est devenue un parcours de santé pour les habitants et un lieu de rencontre pour respirer l’air frais durant les chaudes journées de l’été.
Par décision de la direction régionale de l’équipement de Monastir N°96/2024 enregistrée le 04/10/2024, près de 395 arbres vont être coupées sur une hauteur de 3 mètres. Un vrai massacre.
Les arbres visés par ce crime « légal » ont été plantés durant les années soixante du siècle dernier. Au-delà de son caractère environnemental, ces arbres sont une sources de revenus pour plusieurs petits agriculteurs et citoyens producteurs de miel. Ils offrent de l’ombre aux milliers d’ouvriers travaillant à proximité, aux conducteurs de véhicules poids lourds qui s’y arrêtent pour se reposer.
Pourquoi ce massacre?
Il semble qu’il soit justifié par la cession – considérée illégale par les habitants de Masjed Aissa – de ces arbres à des commerçants de bois.
Dans une pétition adressée à Raja Laâjili Hamrouni, directrice régionale de l’équipement de Monastir, les citoyens rappellent qu’une décision pareille avait été prise en 2018 à laquelle se sont opposés les habitants de Masjed Aissa a été abandonnée. La municipalité ayant défini les troncs pouvant être coupés sans toutefois toucher à la beauté des arbres et de la route.
La direction régionale est appelée à travers cette pétition à arrêter la procédure de cession. Le recours à la justice administrative pour arrêter son exécution immédiate est prévu d’autant que cette cession n’a été autorisée ni par le ministère de l’agriculture ni par la direction des forêts.
Une question se pose par ailleurs, pourquoi le ministère de l’environnement ne réagit pas à ce genre de crime ?
Pour l’heure, la direction régionale de l’équipement est face à une lourde responsabilité.
La présidence de la République, le ministère de l’agriculture, le gouvernorat de Monastir ont été informés et sollicités.
Attendons voir.
MM