L’objectif proclamé à Tel Aviv d’éradiquer le Hamas, larguer sur les civils palestiniens les bombes américaines bourrées de haine pour occuper les territoires une fois évacués, donne à voir l’objectif effectif. Pendant ce temps, les médias occidentaux commentent la « claque » flanquée, en France, à l’extrême droite jugée maladroite. Pour eux, il s’agit, là, du plus sérieux des problèmes sérieux. Dès lors, qu’importe le tableau du génocide perpétré, en Palestine, à huis clos ? Maints Israéliens, hilares, trouvent l’holocauste rigolo. Le 13 juillet, Trump, visé, tâte son oreille touchée. Ce machin, anodin au pays cow-boy éclipse les tueries en série infligées aux Gazaouis avec 71 tués, d’un seul coup, sans autre forme de procès. Avec le tir du jeune Pennsylvanien, l’extrême droite française, pro-israélienne, a falli perdre le meilleur parrain des assassins. « Je devrais être mort », dit-il à juste titre. A l’issue du premier tour des Législatives, Marine Le Pen promet une victoire annoncée aux Français. « On va voir », proclame-t-elle comme qui dirait « on va gagner ! »
Hélas, au second tour accourt la mise en peine des Le Pen et la déconfiture submerge les figures. Pour une part, la fanfaronnade fut au principe de la débandade. En Tunisie, des sourires accueillent la surprise intervenue à la barbe de la xénophobie car, voici peu, brandi à l’hémicycle rempli, le drapeau palestinien versa un baume au cœur des Tunisiens réjouis. Ce lien bâti entre Tunis et Paris cligne vers un refrain cher à des militants pareils à l’intransigeant Mélenchon.
Son orientation évoque l’alliance entre écologistes, socialistes et communistes. Examinons l’inspiration de semblables associations. Selon Nicos Poulantzas, « le marxisme est né d’une conjonction, qui n’a pas été fortuite, entre la place de Marx et d’Engels dans l’histoire de la pensée, et un moment historique dans la lutte des classes, celui de la montée du mouvement ouvrier ». Mais dans le sillage de la « Première Internationale des Travailleurs », ne surgissent ni dictature du prolétariat, ni abolition des classes. Hélas !
Quelle est donc la raison de la désillusion ? Baisse du temps de travail et hausse des salaires compromettent l’espoir fondé sur l’irruption du grand soir.
Benoit Simmat et Vincent Caut écrivent à ce propos : « En somme, ce que Marx n’avait pas prévu, c’est l’embourgeoisement des classes laborieuses ».
Du coup, elles ne sont plus dangereuses pour les strates exploiteuses. Et, de nos jours, l’éventuelle prise du pouvoir par la gauche affronterait une problématique apparentée à celle du legs historique.
Déjà, les objections, pas toutes infondées, soulèvent les difficultés inhérentes à l’augmentation des salaires ou de l’âge de la retraite abaissé. Comment inscrire par pertes et profits les contraintes liées à la macro-économie ? Néanmoins, la percée de la gauche engrange la claque assénée au racisme droitier. Une seconde acquisition serait à mentionner. Dès le second tour et ses résultats médiatisés, bon nombre de chaînes occidentales, et surtout LCI, ne savent plus comment opposer un déni aux urnes favorables à la gauche où palabre ce Mélenchon si arrogant et si méchant. De même, le sempiternel slogan du « hamas terroriste » illumine un peu moins les visages devenus presque tristes. Un brin d’hésitation titille les minois jadis triomphants et rayonnants. Que faire si, maintenant, l’Afrique flanque un coup de pied aux colons ?
Marine Le Pen préconise des frontières mieux vérouillées à l’instant même où elle promet de sabrer la double nationalité. Ces prises de position, réfutées par Mélenchon, attirent à ce militant la sympathie de l’Algérie, repérée aussi en Tunisie. Semblable connivence internationale rejoint une appréciation capitale : toutes les sociétés sont interdépendantes, affirmait Balandier. La Tunisie applaudit quand Mélenchon rit et que Marine pâlit. Car, sur la terre entière, l’Occident abrite la citadelle meurtrière du terrorisme planétaire.
Avec des chaînes telle LCI, la monopolisation de canaux médiatiques avalise la désinformation systématique et dédouane la mainmise de la roublardise dénoncée par La France Insoumise.