La situation s’aggrave à M’Bera

Jour après jour, la Mauritanie peine à accueillir les réfugiés maliens. Face aux crises alimentaire et sanitaire qui s’annoncent, les organisations humanitaires tirent la sonnette d’alarme.

 

Plus de 18 millions de personnes sont victimes dans le Sahel d’une nouvelle crise alimentaire qui atteint actuellement son pic. Déjà inquiétante, la situation est aggravée par le conflit qui a conduit en masse des réfugiés dans des pays voisins déjà fragilisés. Depuis janvier 2012, la Mauritanie a connu un afflux de dizaines de milliers de personnes fuyant les violences dans le nord du Mali. A ce jour, selon les derniers chiffres fournis par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), on estime à plus de 108.000 le nombre de Maliens réfugiés dans le camp de M’bera qui devient ainsi la deuxième plus grande ville du pays. A titre de comparaison, Nouadhibou et Kiffa les (ex) deuxième et troisième villes du pays, ont chacune une population de 100.000 habitants. La situation est d’autant plus difficile que les communautés locales peinent elles-mêmes «à trouver de quoi se nourrir et nourrir leurs enfants», a estimé le porte-le parole du PAM en Afrique de l’Ouest, Malek Triki. Articles ménagers et d’hygiène, bâches imperméables, denrées alimentaires… Depuis l’arrivée des réfugiés, les organisations s’activent régulièrement. Les autorités mauritaniennes craignent de leur côté que le camp soit pris pour cible par des terroristes. La Mauritanie partage sa plus longue frontière avec le Mali, où la situation demeure très instable.

 

Menaces et dangers

Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) affirme que «les fonds sont lamentablement insuffisants» pour aider les Maliens… Le HCR n’ayant reçu que 20% des 153,7 millions de dollars demandés pour leur venir en aide. Et la situation s’aggrave. La sécheresse qui sévit actuellement au Sahel a touché 20% de la population mauritanienne. L’eau est rare et la plupart des réfugiés reçoivent une quantité en dessous de la norme pour les situations d’urgence s’élevant à 10 litres d’eau par personne et par jour. La norme habituelle pour une opération humanitaire est de 20 litres d’eau par personne et par jour, ce qui inquiète les organisations humanitaires. À cause de la pénurie alimentaire et de la saison des pluies qui s’annoncent, le risque de malnutrition aiguë est réel pour les populations locales comme pour les réfugiés.

A.T

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