Lors d’une conférence de presse tenue ce mercredi 9 février 2022 à l’occasion de la commémoration du 9e anniversaire de l’assassinat du martyr Chokri Belaid, Me Koutheir Bouallegue , membre du comité de défense des deux martyrs Chokri Belaid et Mohamed Brahmi a mis en cause l’autonomie de la justice considérant que certaines parties cherchent à entraver les actions du comité de défense des martyrs à travers des campagnes de dénigrement etc. Il a ajouté que le blocage des enquêtes sur la chambre noire, l’appareil secret d’Ennahdha, le dossier de l’entrainement militaire, les activités d’espionnage, la main de fer mise sur l’Etat tunisien en sont bien la preuve.
Il a ajouté que Bechir Akermi a tout fait pour « enterrer » ces dossiers en les renvoyant systématiquement au bureau numéro 32 auprès du tribunal de première instance de l’Ariana, où sont « traités » par sa complice, la magistrate Saida Gharbi.
« Aucune accusation n’a été portée à l’encontre de qui que ce soit malgré que le dossier sur l’appareil secret du mouvement Ennahdha comportait toute une liste nominative de personnes suspectées. L’objectif était de priver le comité de défense d’avoir un positionnement au niveau de ce dossier en tant que partie civile dans la mesure où il y a pas d’accusés, nous ne pouvions donc pas nous irriguer en tant que partie civile. Il s’agit d’une ruse qui a été utilisée par Bechir Akermi et Saida Gharbi au bureau 32 pour enterrer le dossier. En effet aucun avancement n’a été enregistré à ce niveau » a-t-il expliqué.
Il a précisé que la plainte a été déposée à l’encontre de 26 personnes dont le chef du mouvement Ennahdha Rached Ghannouchi en tant que donateur et coordinateur de cet appareil secret. Selon l’avocat, le fait que n’a pas été jusque là convoqué par l’instruction prouve que le parquet n’est pas en train de jouer son rôle convenablement.
« Affirmer que cette poursuite est menée contre tous ceux qui pourraient être révélés par l’instruction constitue également une formule floue permettant au juge d’instruction de rester ligoté et de ne pas intervenir »A-t-il ajouté.
Me Koutheir Bouallegue a, par ailleurs, accusé les membres du Conseil Supérieur de la Magistrature d’avoir entravé l’avancement des enquêtes sur cette affaire en acceptant deux demandes de mutation présentées par les juges d’instruction près le tribunal de première instance de l’Ariana Rachid Bennour et Makrem Mediouni dans un laps de temps restreint. Il s’agit selon lui d’une stratégie pour fuir leurs responsabilités.