Le chef du gouvernement d’union nationale Youssef Chahed, accompagné du ministre chargé des Relations avec la société civile, Mehdi Ben Gharbia, s’est rendu ce samedi 14 janvier 2017 au siège du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT).
Le chef du gouvernement a été accueilli par le président du SNJT, Néji Bghouri et le président de la FTDJ, Taïeb Zahar ainsi que des membres du bureau exécutif du syndicat et un certain nombre de journalistes. Youssef Chahed a, à l’occasion, annoncé une série de mesures exceptionnelles au profit des médias écrits, électroniques et audiovisuels.
Ces mesures consistent en :
* La création d’une commission représentant les différentes structures professionnelles notamment le SNJT et la FTDJ pour définir les critères d’octroi de la publicité publique aux journaux.
* La création d’une commission au sein de la présidence du gouvernement chargée de la distribution de la publicité publique.
* 5% du montant de la publicité publique seront octroyés au fonds de soutien aux journalistes.
* L’adoption du système de l’abonnement direct aux journaux et magazines de la part des institutions et entreprises publiques dans le cadre de l’article 49 du décret organisant les marchés publics.
* Réduction des droits de diffusion au profit des radios et chaines de télé privées qui connaissent des difficultés financières depuis 3 ans et ce, à compter de 2017 avec 6 mois de gratuité et le rééchelonnement de leurs dettes auprès de l’office de télédiffusion sur une durée qui peut aller jusqu’à dix ans avec l’annulation des pénalités de retard. Ces réductions seront de:
- 20% pour les radios émettant sur le grand Tunis et une grande partie du territoire national.
- 50% pour les radios régionales.
- 20% pour les télévisions privées.
* Publication du décret relatif aux transactions portant sur l’achat de produits audiovisuels au sein de l’Etablissement de la télévison nationale et ce avant fin février 2017
* Mise en place d’une vision claire pour l’organisation du travail des sociétés de production télévisuelle selon les standards internationaux et en concertation avec la profession et les ministères concernés et ce dans un délai ne dépassant pas fin mars 2017.
* Finalisation des procédures de cession des deux entreprises confisquées à savoir Dar Assabah et Shems FM avant fin septembre 2017 avec la garantie des droits des employés des deux entreprises.
* L’application de l’accord conclu à propos de la régularisation de la situation des journalistes exerçant dans les bureaux régionaux de la radio nationale et constitution d’une commission commune pour l’examen, au cas par cas, de la situation de précarité des employés dans les médias publics.
* Présentation du dossier de restructuration de la société SNIPE-La presse à la prochaine réunion périodique de la commission d’assainissement et de restructuration des entreprises publiques CAREP.
* Octroi d’un terrain au SNJT pour le lancement d’un projet de logement au profit des journalistes et création d’une commission composée de représentants de la présidence du gouvernement et des ministères de l’équipement et du domaine de l’Etat à cet effet.
* Finalisation des procédures d’appropriation du siège sis à l’Avenue des Etats-Unis au syndicat.
Il faut souligner l’importance de ces mesures pour l’avenir de la presse écrite et électronique, en particulier, et les médias, en général.
Aujourd’hui, le gouvernement d’union nationale a pris en considération la réelle situation de précarité dans laquelle se débattait le secteur et volé à son secours. Il reste à mettre en pratique ces mesures, le plus rapidement possible, si on veut assurer à cette opération sauvetage la réussite espérée. Cela donnerait un véritable bol d’oxygène aux entreprises de presse et un espoir renouvelé pour tous ceux qui exercent dans le secteur.
Youssef Chahed a saisi le sens réel de ce qu’il a annoncé au profit des médias en affirmant que ces mesures viennent en appoint au processus démocratique » qui ne peut réussir que par une liberté d’expression effective. La liberté de la presse est le rempart de la démocratie « .
Cela sous-entend des professionnels mobilisés pour réorganiser et préserver leur secteur et des médias à l’abri des surenchères politiques et des lobbies politico-financiers.