Lundi, l’animateur de la chaîne Al Hiwar Ettounsi Samir Elwafi a été arrêté et transféré au district de l’Aouina. L’arrestation survient dans le cadre de la guerre contre la corruption menée par le gouvernement d’union nationale.
Samir Elwafi a été placé en garde à vue à la demande du parquet relevant du pôle judiciaire et financier. Il est soupçonné d’être impliqué dans des affaires d’escroquerie et de corruption et d’avoir abusé de son influence ou de ses liens réels ou supposés auprès d’un fonctionnaire public. Sofiene Sliti, porte-parole du tribunal de première instance de Tunis, a ajouté que la brigade centrale de la garde nationale de l’Aouina enquête sur une suspicion de blanchiment d’argent également.
Les réactions à cette arrestation n’ont pas tardé à inonder les réseaux sociaux. Retour sur deux commentaires, loin du mépris de nombreux internautes. Pour le journaliste Zied El Heni, «nul n’est au dessus de la loi, et pas d’immunité pour les corrompus… Samir Elwafi représente l’un des emblèmes de la corruption, «mais qu’en est-il des autres ? Qu’en est-il des directeurs des médias corrompus ?» s’est-il interrogé. Ainsi, il appelle la justice à ne pas faire des exceptions.
Pour sa part, Walid Mejri, rédacteur en chef arabophone du média en ligne Inkyfada, a révélé qu’outre Samir Elwafi, Nabil Karoui, directeur de la chaine privée Nessma TV, serait dans le collimateur de la campagne anti-corruption. L’arrestation du co-fondateur de «Karoui & Karoui World», pour suspicion d’évasion fiscale, blanchiment d’argent et collaboration avec le terrorisme en Libye, a été planifiée pour après celle de Chafik Jarraya. Cependant, le président de la République Béji Caïd Essebsi aurait apposé son véto et s’opposerait à l’idée de sacrifier son allié médiatique aux portes des prochaines échéances électorales selon Walid Mejri.
Certes, tout accusé est présumé innocent jusqu’à ce que sa culpabilité soit légalement établie mais, une chose est sûre, cette campagne anti-corruption ne devrait pas s’arrêter au niveau de Samir Elwafi. Le gouvernement ne doit pas ménager ses efforts dans sa chasse aux corrompus et aux fraudeurs omniprésents dans les médias.