Le syndicat national des journalistes tunisiens vient de rendre public le texte d’un télégramme d’avertissement d’une grève adressé au président de la république, au chef du gouvernement, au président de l’ARP,au ministre des affaires sociales, au directeur général de l’inspection du travail et à tous les gouverneurs de la république ainsi qu’aux dirigeants des entreprises de presse publiques et privées et associatives.
Le syndicat rappelle la décision prise par son bureau exécutif le 25 décembre 2018 et qui consiste en l’observation d’une grève générale légale et présentielle pendant toute la journée du 14 janvier 2019 dans toutes les entreprises de presse à travers toute la république.
Pour sa part, la fédération internationale des journalistes (FIJ), première organisation mondiale de la profession, représentant 600.000 journalistes répartis dans 146 pays du monde, tient à apporter sa totale solidarité à son affilié en Tunisie, le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), qui organisera le 14 janvier une grève générale, et demande au gouvernement tunisien de négocier avec lui.
« La Tunisie traverse aujourd’hui une grave crise économique et sociale, marquée par un taux de chômage important (15%) et une inflation de plus de 8%. C’est dans ce contexte que le SNJT, mais aussi toute la communauté professionnelle, a constaté il y a quelques jours le geste désespéré de notre confrère tunisien, Abdel Razzaq Zorgui, cameraman et photographe âgé de 32 ans. Il s’est immolé par le feu afin de dénoncer les conditions de vie des habitants de sa région de Kasserine (centre-ouest) où sévit un chômage endémique. Avant de se suicider, le journaliste tunisien a laissé un message où il parle des conditions de vie des habitants de sa région comme des « affamés et marginalisés». Cette région a été l’une de celles en Tunisie d’où sont parties en décembre 2010 les révolutions arabes lorsqu’un vendeur ambulant s’était immolé par le feu pour protester contre les violences policières du régime Ben Ali.
La FIJ apporte sa totale solidarité à nos confrères tunisiens et au SNJT et transmet son soutien aux proches de Abdel Razzaq Zorgui.
A cinq mois de son 30e congrès mondial qui aura lieu à Tunis du 11 au 14 juin 2019, la FIJ appelle le gouvernement tunisien à cesser toute forme de répression policière lors des manifestations en Tunisie.
La FIJ exige également que la liberté d’expression soit respectée en Tunisie : les représentants de la profession doivent pouvoir exprimer librement leurs revendications, notamment la lutte contre grande précarité qui touche les journalistes tunisiens.
A ce titre, la FIJ demande au gouvernement tunisien de trouver tous les moyens possibles pour que soient protégés la presse et les journalistes, mais aussi leurs représentants syndicaux, piliers indéfectibles de la démocratie tunisienne, « souligne la FIJ dans un communiqué rendu public en soutien au SNJT.
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