A l’occasion du cinquantenaire de la Télévision tunisienne, des journées d’étude ont été programmées , les 26 et 27 mai, en présence d’un grand nombre de professionnels de médias, de représentants du syndicat et du gouvernement ainsi que de responsables de l’institution à côté des invités d’honneurs étrangers, de l’UNESCO, du Conseil d’Europe et de l’Union Européenne de Radio-Télévision (UER).
Ces journées d’étude visent à débattre des réformes possibles du secteur public, afin de réaliser son indépendance administrative et financière et parvenir à renforcer son rôle dans la transition démocratique.
Mme Rita Adam, ambassadeur de Suisse en Tunisie, a parlé du partenariat réalisé, au cours de la transition démocratique, avec la radio nationale, en vue de renforcer ses structures et adapter la programmation radiophonique aux besoins des auditeurs.
Le rôle des médias publics dans la transition démocratique a été abordé par le représentant de l’Union Européenne de Radio-Télévision, qui assure que l’achèvement de la transition démocratique nécessite une forte participation du citoyen et la volonté de transmettre un message aux institutions de l’Etat afin de renforcer le processus de la transition démocratique. Ceci n’est réalisable qu’à travers des médias indépendants qui ne sont au service d’aucune institution, organisme ou entreprise.
Tayeb Yousfi, le chef du cabinet du chef du gouvernement, a enchaîné en disant que les médias publics sont au service du pays. Il ajoute que le gouvernement s’engagera à renforcer les réformes au niveau du contenu et de la structure afin de remporter les défis, tout en faisant preuve de professionnalisme, d’impartialité, d’objectivité et de crédibilité et sans tomber dans le piège du « buzz ».
Le taux d’audience, doublé par les produits médiatiques « buzz », n’est pas ou ne devrait pas être le souci du service public, comme l’indique Andrea Cairola, Conseiller pour la Communication et l’Information à l’UNESCO. Il précise dans ce sens,que les médias publics ont pour rôle de répondre au besoin d’informer ce public et de produire des programmes de qualité traitant des sujets qui le préoccupent. Il insiste sur le principe de faire participer toutes les catégories du public et de valoriser le rôle de la société civile afin de contribuer au processus du développement durable.
L’expert international en média, Jeanette Minnie, a cité l’exemple de l’Afrique du Sud dans sa transition d’un média d’Etat à un média de service public, en insistant sur la nécessité de faire participer tout le monde: journalistes, organismes culturels, politiciens et partis politiques.
Pour Neji Bghouri, Président du Syndicat National des Journalistes Tunisiens, »il faut passer à l’acte » sur la base des modèles proposés et penser aux réformes possibles pour la Télévision Tunisienne, tout en faisant participer les composantes de la société civile.
Deux commissions ont entamé, jeudi 26 mai, l’élaboration des recommandations pour les réformes. La première commission a été chargée de réfléchir sur le cadre juridique et les principes d’indépendance. La deuxième commission a été chargée de discuter la composition du conseil d’Administration de l’institution et de définir ses tâches.
Des questions restent toutefois posées, eu égard au retard accumulé avant d’avoir pris conscience des lacunes du secteur public, on se demande, d’une part, si nous disposons véritablement des outils nécessaires pour concrétiser la réforme du secteur, et d’autre part, si la seule volonté des professionnels des médias publics est suffisante pour réaliser cet objectif.
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