La hausse des prix et la loi de Finances 2018 sont sur toutes les langues depuis l’éclatement des tensions sociales en Tunisie. Intervenant dans Politika de ce jeudi 11 janvier 2018, Mehdi Ben Gharbia, ministre chargé des Droits de l’Homme, des relations avec les instances constitutionnelles et la société civile, a assuré que les prix seront régulés dans « les prochaines semaines ». L’Etat, soutient le ministre, n’a pas touché les produits de base. Ce qu’il faut faire, selon lui, est de réviser le système de compensation. « La corruption pèse sur le système. Il faut le réviser de sorte qu’il puisse profiter à ceux qui le méritent réellement », a-t-il déclaré.
Revenant sur la hausse de la TVA de 0.8 point, il a concédé que certains commerçants exercent des augmentations qui vont au-delà de ce que la hausse de la TVA a prévu. « Pour un produit de 5 TND, au lieu de fixer le prix à 5,040 TND, ils le fixent plutôt à 5,200 TND », a-t-il dit, soulignant, dans ce contexte, que le marché va s’auto-réguler, épaulé par l’intervention de l’Etat tunisien à travers les campagne de contrôle des prix des produits subventionnés, à l’instar du sucre. « Un dialogue doit être initié avec les commerçants et les industriels. L’objectif sera de les convaincre d’éviter d’élargir déraisonnablement leur marge bénéficiaire parallèlement à la hausse de la TVA », a-t-il dit.
Mehdi Ben Gharbia a, d’autre part, assuré qu’aucun gouvernement ne souhaite augmenter la TVA. Or, se justifie-t-il, il s’agit d’un choix. « Ces 7 dernières années ont été marquées par la baisse de la productivité et de la production, mais également par des sit-ins. On doit se sacrifier pour payer les dettes. Certes, nous n’avons pas l’Union Européenne derrière nous comme la Grèce, mais nous avons Dieu et les tunisiens », a encore déclaré Mehdi Ben Gharbia.