Mehdi Jomaa: toutes les conventions qui ne prennent pas en considération les intérêts de la Tunisie sont à revoir

Lors d’une interview accordée au journaliste de Hakaek Online Bassem Hamdi, le président du parti Al Badil et candidat à l’élection présidentielle anticipée Mehdi Jomaa a considéré que le climat électoral dans lequel se tient l’élection présidentielle est loin d’être parfait considérant que ce climat est brumeux et ne donne pas la possibilité aux citoyens d’évaluer les candidats en fonction de leurs programmes et projets.

« Nous constatons des paramètres qui pourraient perturber le climat electoral tel que l’arrestation du candidat à la présidentielle Nabil Karoui. Nous réitérons notre respect à la justice et nous croyons à son indépendance, mais le timing de l’arrestation constitue une exclusion d’un rival politique, chose qui rend le climat mal saint et ne donne pas la chance au citoyen d’évaluer les candidats en fonction de leurs programmes » a-t-il affirmé.

Il a considéré que le fait que  les trois présidences soient dirigés par des intérimaires et que le chef du gouvernement et le ministre de la Défense Nationale soient candidats à l’élection présidentielle, pourrait créer un certain brouillard pour le citoyen.

« Je ne vois que des campagnes de dénigrement visant les rivaux, et non pas des initiatives en mesure de servir le pays » a-t-il regretté.

Quant à l’indépendance de l’administration et la candidature du chef du gouvernement à l’élection présidentielle, Mehdi Jomaa a considéré que plusieurs constats mettent en question la neutralité de l’administration. « Il y a des nouvelles qui font état de l’absence de la neutralité souhaitée au sein de l’administration notamment avec le mouvement dans le corps des délégués, les réunions avec les Omdas et les pressions exercées.  Nous avons l’impression de vivre un climat electoral non semblable à celui vécu en 2014 quand l’administration était réellement neutre. »a-t-il affirmé.

En ce qui concerne la question de la renonce à sa nationalité française, le candidat à l’élection présidentielle a assuré s’être engagé à renoncer à sa deuxième nationalité au cas où il est élu président de la République.

« Je me suis engagé dans mon dossier de candidature à la présidentielle de renoncer à ma nationalité française au cas où je suis élu président de la République. J’étais la toute première personnalité à avoir entamé les procédures de renonciation à la nationalité française. Je suis fier de ma nationalité tunisienne et de mon appartenance à la Tunisie où j’ai vécu et où je serai inhumé. Je fais partie des rares personnes qui ont décidé de rentrer en Tunisie alors que cette dernière était en pleine crise » a-t-il ajouté.

Quant à son éventuel retrait de la  course vers Carthage au profit d’Abdelkarim Zebidi, Mehdi Jomaa a affirmé  qu’on cherche à travers la diffusion de telles informations à influencer les électeurs. Il a ajouté qu’il s’est lancé dans cette course non pas pour satisfaire son égo mais après 4 ans de travail acharné dans les diverses régions du pays où il avait rencontré toutes les classes sociales et catégories d’âge.

En ce qui concerne le financement de sa campagne électorale, Mehdi Jomaa a assuré que ceci se fait dans le respect total de la loi électoral ajoutant que sa campagne est financée par des donateurs et des volontaires ayant cru à son projet. 

Il a dans ce contexte nié toutes les informations selon lesquelles il serait le candidat des « Saoudiens » et des « Emiraties » tout en appelant ses rivaux à cesser les campagnes de dénigrement le visant et à s’occuper de leurs campagnes électorales pour mieux présenter leurs programmes.

Quant à son programme électoral, Mehdi Jomaa a affirmé que la révision des conventions internationales (tous secteurs confondus) qui ne prennent pas en considération les intérêts de la Tunisie constitue l’une des priorités de son parti.

En ce qui concerne l’ALECA, Mehdi Jomaa a considéré qu’entamer les négociations sans être très bien préparé fera subir la Tunisie d’importants dégâts. Selon lui, il faut suspendre toutes les négociations entre la Tunisie et les pays européens jusqu’à la formation d’une équipe d’experts en négociations en mesure de défendre les intérêts de la Tunisie et ceux des étudiants tunisiens à l’étranger. « Je refuse toutes les procédures mises en place par l’UE à l’encontre des étudiants tunisiens telles que le visa. La Tunisie est un partenaire stratégique de l’UE et je n’accepte pas de voir des jeunes tunisiens périr en Méditerranée ou encore de voir des files d’attente devant les ambassades pour l’obtention des visas » a-t-il ajouté.

Il a ajouté qu’une fois élu à la tete de la République, il proposera une initiative législative portant sur l’amélioration des conditions des sécuritaires et sur la modernisation de l’institution sécuritaire.

« En ce qui concerne la souveraineté financière et économique, je m’engage à entamer de grandes  réformes liées à l’investissement et je dispose de l’expertise nécéssaire quant à la question financière. En 2014, je composait non pas avec les fonctionnaires du FMI mais plutôt directement avec sa présidente et avec son conseil d’administration. On ne pouvait imposer quoi que ce soit à la Tunisie en ce moment là et la Tunisie n’était pas dans une situation de faiblesse comme c’était le cas pour les gouvernements qui se sont succédé. »a-t-il affirmé. Et d’ajouter:  » Celui qui n’est pas en mesure d’assurer l’équilibre des finances publiques, d’attirer les investissements et de conquérir de nouveaux marchés et qui croit que son rôle est de s’installer à Carthage, n’a pas à se porter candidat à la premature suprême »

Mehdi Jomaa est par ailleurs revenu sur les dossiers de l’appareil secret, des assassinats de Chokri Belaid,  de Mohamed Brahmi et de Mohamed Zouari, affirmant qu’il fera le nécéssaire pour révéler la réalité tout en s’engageant à ne pas intervenir dans le processus de la justice.

« Tous les dossiers seront mis sur la table et je m’engage à former un comité spécial pour examiner les affaires des martyrs Chokri Belaid et Mohamed Brahmi… Résoudre l’énigme de l’assassinat de Mohamed Zouari  fera également partie des priorités de l’Etat tunisien étant donné que ce meurtre a été perpétré sur le sol tunisien chose qui menace sa sécurité » a-t-il affirmé.

 

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