Mettre fin à l’inflation galopante

Après la proclamation des résultats des élections législatives qui ont confirmé le succès de Nidaa Tounes, mais aussi celui du Front populaire et d’Afeq Tounes et en attendant l’élection présidentielle, les électeurs attendent également avec impatience des solutions concrètes à leurs difficultés et doléances quotidiennes.

La plus urgente des priorités consisterait à mettre fin à la spirale infernale des prix des fruits, légumes et autres denrées alimentaires comme les viandes.

L’inflation galopante qui sévit dans notre pays depuis bientôt quatre ans, qui a pour origine plusieurs facteurs, a engendré entre autres conséquences graves une instabilité et une injustice sociales profondes et continues.

En effet, la flambée des prix n’a pas touché seulement les produits agricoles et alimentaires, mais également le logement, le transport, l’habillement et l’énergie…

La conséquence la plus grave est la chute brutale du pouvoir d’achat des citoyens, plus sensible chez les ménages de la classe moyenne et les catégories défavorisées de la population. En effet, malgré les augmentations de salaires dont ont bénéficié certaines catégories de salariés, la perte réelle de pouvoir d’achat depuis janvier 2011 à ce jour est estimée par les experts à plus de 40%.

Ce qui est très lourd à assumer pour des bourses déjà réduites.

Il est vrai qu’une bonne part est imputable à l’effondrement de la cotation du dinar et aux augmentations publiques du prix des carburants, de l’eau, de l’électricité et du gaz.

Parmi les principales causes figurent la chute brutale de l’autorité de l’État, du pouvoir de contrôle et de la crédibilité de l’Administration, ce qui a provoqué la montée en puissance de la contrebande, du commerce parallèle, de la spéculation organisée par les intermédiaires et de la fraude sur les prix ainsi que le non-respect des circuits de distribution légaux et officiels.

Les agriculteurs sont confrontés à la hausse des coûts de production et exploités par les grossistes et khaddaras voraces qui spéculent sur les prix et manipulent le marché à leur convenance, organisant la pénurie pour tirer sur les prix secondés par les détaillants.

Pour calmer les prix il est nécessaire d’augmenter la production et d’améliorer la productivité et la qualité des produits.

Dans une économie libérale comme la nôtre la stabilité des prix ne peut être réalisée de façon durable qu’à travers l’augmentation de l’offre par rapport à la demande, c’est pourquoi les Tunisiens doivent se remettre au travail.

La course-poursuite entre les salaires et les prix est une spirale infernale qui ne profite ni aux entreprises ni aux consommateurs.

En effet, toute augmentation des salaires ne fait qu’accroître les charges de l’entreprise, réduire sa compétitivité et finalement les charges sont répercutées sur le prix final du produit, ce qui accentue la perte du pouvoir d’achat.

Toute entreprise qui ne réalise pas de bénéfices ne peut continuer à investir pour se développer et améliorer sa compétitivité.

Il importe donc de tempérer les augmentations salariales qui ne font qu’attiser la flambée des prix.

La maîtrise de l’inflation implique l’adoption d’un pacte social et la stabilité sociale est tributaire d’un consensus, auquel doivent adhérer organisations patronales et syndicats de travailleurs, fondé sur les engagements suivants : s’abstenir durant deux ans au minimum de procéder à des grèves, arrêts de travail, sit-in, blocages et perturbations relatifs à l’accès aux lieux de travail et à la libre circulation.

Différer toutes les revendications salariales durant deux ans au minimum afin de ne pas accroître les charges et les coûts de production pour ne pas provoquer d’augmentation de prix et améliorer de façon sensible la productivité, l’assiduité et la ponctualité au travail afin d’améliorer la compétitivité des entreprises.

De leur côté, les entreprises doivent geler leurs prix de vente et l’État et doit assurer son rôle d’arbitre.

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