Des dizaines de personnes ont observé hier samedi 3 octobre 2020 un mouvement de protestation devant le palais de justice à Tunis afin d’appeler à l’application de la peine de mort à l’encontre des personnes impliquées dans des crimes d’homicide volontaire et de viol etc. Répondant à l’appel de la famille de la jeune Rahma Lahmer, qui a été assassinée au mois de septembre dernier, les manifestants ont exprimé leur colère tout en appelant le président de la République, Kais Saied, à intervenir et à faire le nécessaire afin de réinstaurer la peine de mort dont l’application avait été suspendue en Tunisie depuis pas moins de trois décennies. Selon les manifestants, le meurtrier doit subir le même sort que celui de sa victime ajoutant que l’application de la peine de mort serait la solution la plus efficace pour lutter contre la hausse des crimes en Tunisie. Plusieurs proches de personnes ayant vécu le même sort que celui de la jeune Rahma ont pris part à ce mouvement de protestation.
Lors d’un discours prononcé en marge de la réunion du conseil de la sécurité nationale tenue le 28 septembre dernier, le chef de l’Etat est revenu sur l’odieux meurtre de la jeune Rahma assurant qu’il soutenait l’application de la peine capitale contre l’assassin de la victime. Il a précisé que le crime commis par l’assassin de Rahma méritait la peine de mort -toujours en vigueur en Tunisie- et ce contrairement aux voix qui se sont élevées s’opposant à cette punition.
Le chef de l’Etat a, par ailleurs, ajouté que l’assassin ne méritait pas la grâce d’autant plus qu’il avait déjà commis un meurtre.
Ces propos ont suscité de nombreuses réactions de militants des droits de l’Homme ainsi que de plusieurs organisations nationales et internationales dont Amnesty International. L’ONG a estimé que venant d’un chef d’Etat, cette déclaration favorable à la peine de mort était un véritable choc et contraire à une tradition enracinée depuis des décennies. Elle a ajouté que Saied était le premier Président tunisien qui annonce son intention d’appliquer la peine capitale.
Vidéo et Montage: Riadh Sahli