La Cour criminelle de la cour d’appel du Kef a rendu son verdict concernant le meurtre de Refka Cherni par son mari, confirmant ainsi sa condamnation et l’augmentation de sa peine à quarante ans de prison. Cet événement tragique, datant de plus de deux ans, a secoué la ville du Kef lorsque Refka Cherni a été assassinée par son mari, policier, lors d’une dispute conjugale, utilisant son arme de service. Le drame s’est déroulé le 9 mai 2021 dans une localité du gouvernorat du Kef, seulement deux jours après que la victime a retiré une plainte pour violence conjugale contre son époux. Refka Cherni a été victime de cinq tirs provenant de l’arme de service de son mari. Les organisations de défense des droits des femmes ont vivement critiqué les pressions exercées sur la victime pour retirer sa plainte. Initialement condamné à trente ans de prison par le tribunal de première instance du Kef, le mari a fait appel de cette décision. La cour d’appel du Kef a ensuite révisé le jugement, ordonnant une peine de quarante ans d’emprisonnement pour l’accusé.
Au demeurant, le nombre de féminicides a quadruplé en cinq ans, passant de 6 en 2018 à 23 en 2023, selon un rapport de suivi sur les caractéristiques sociales et économiques des femmes victimes d’homicides. Ces chiffres glaçants, basés sur un échantillon de 69 homicides dans 19 gouvernorats, soulignent l’urgence d’une action concrète pour endiguer ce phénomène meurtrier.
Le rapport, dont les chiffres restent en-deçà de la réalité, met en lumière la vulnérabilité particulière des femmes mariées, qui constituent 52,17% des victimes. Plus choquant encore, 71% des féminicides sont perpétrés par le conjoint, soulignant la dangerosité du foyer pour certaines femmes.
La précarité économique s’avère également être un facteur aggravant, avec 51% des victimes qui ne jouissent d’aucune indépendance financière. Cette réalité cruelle les rend davantage exposées aux abus et à la violence de leurs partenaires.