La porte-parole du Croissant-Rouge tunisien, Boutheina Krakba a souligné la nécessité d’adopter un dialogue calme dans la gestion du dossier des migrants irréguliers.
Elle a mis en avant la nature à la fois sécuritaire et humanitaire de cette crise, la plaçant ainsi au premier plan des priorités nationales en matière de sécurité. Selon elle, il est légitime pour le peuple d’éprouver de la peur et de l’inquiétude, mais cette expression doit refléter l’esprit tunisien, historiquement non violent, non raciste et non extrémiste.
S’agissant de la question de la nationalisation, Krakba a considéré a rappelé que le président de la République, Kaïs Saïed, a clairement indiqué qu’elle n’était pas envisagée. « La priorité aujourd’hui est de traiter ce dossier dans une perspective à la fois sécuritaire et humanitaire, en adoptant une approche tunisienne. » a-t-elle affirmé.
S’exprimant ce lundi 6 mai sur les ondes de Mosaïque FM, la porte-parole du Croissant-Rouge tunisien a également souligné l’approche humanitaire adoptée par l’État dans le traitement des migrants irréguliers, citant l’autorisation accordée en mars 2023 par le président de la République au Croissant-Rouge, en coordination avec les organisations internationales, pour renforcer les soins de santé, l’assistance sociale et psychologique.
Elle a insisté sur la présence quotidienne du Croissant-Rouge tunisien dans toutes les zones où résident les migrants irréguliers, déplorant l’insuffisance et l’absence des institutions et organisations internationales, et soulignant l’inadéquation de leur assistance.
Krakba a annoncé que le Croissant-Rouge avait élaboré un projet humanitaire national visant à fournir des services humanitaires et de santé aux migrants originaires des pays de l’Afrique Subsharienne, mettant en garde contre le risque de vol et de pillage en cas de non-fourniture de nourriture, de services de santé et d’assistance humanitaire.
En ce qui concerne les solutions, elle a déclaré que le Croissant-Rouge avait convoqué tous les partenaires internationaux à des réunions et élaboré un projet reposant sur cinq points de service humanitaire, visant à coordonner les efforts nationaux et internationaux et à établir des centres dans chaque localité pour évaluer les besoins des migrants, fournir un hébergement et coordonner leur retour. Elle a ajouté : « La réussite de ce projet nécessite l’implication de toutes les organisations internationales. »