Les sept premiers mois de l’année 2025 ont confirmé une tendance lourde en matière de migration vers l’Italie, selon les dernières données rapportées par Nova. Au total, 30 060 migrants ont débarqué sur les côtes italiennes, ce qui représente une augmentation de 15 % par rapport à la même période en 2024, où 26 131 arrivées avaient été enregistrées. Cette hausse globale masque cependant des disparités importantes selon les pays de départ. La Libye reste de loin le principal point d’embarquement, avec 27 001 traversées, soit près du double du chiffre de l’année précédente. À l’inverse, la Tunisie a vu le nombre de départs chuter de manière significative, passant de 10 247 à seulement 1 996.
La Sicile demeure la principale zone d’arrivée, accueillant à elle seule 24 707 migrants. Les autres régions italiennes sont bien moins touchées, avec des chiffres nettement inférieurs : 1 250 en Calabre, 713 en Toscane, ou encore 702 en Sardaigne. Ces données confirment que la route méditerranéenne centrale reste la plus empruntée, malgré les risques qu’elle comporte. Les interceptions en mer par les autorités libyennes, souvent soutenues par l’Europe, n’ont pas suffi à endiguer le phénomène. Depuis le début de l’année, 11 526 migrants ont été repoussés vers la Libye, dont une écrasante majorité d’hommes (9 941), mais aussi 1 058 femmes et 382 mineurs. Par ailleurs, la traversée continue de faire des victimes : 265 morts et 277 disparus ont été recensés en six mois, un bilan qui rappelle que cette route migratoire compte parmi les plus meurtrières au monde.
Selon les services de renseignement italiens, les groupes criminels opérant en Libye, notamment en Tripolitaine, jouent un rôle central dans l’augmentation des départs. Leur capacité à contourner les mesures de contrôle, ainsi que la présence d’un réservoir de plus de 800 000 migrants sur le sol libyen, expliquent en partie cette situation. Les nationalités des arrivants reflètent cette diversité : les Bangladais (9 733) et les Érythréens (4 338) sont les plus nombreux, tandis que les Tunisiens (558) représentent une part minoritaire. La Grèce, confrontée à une recrudescence des arrivées via la Crète, a renforcé sa surveillance maritime, mais les trafiquants adaptent sans cesse leurs stratégies.