La tension est montée d’un cran ce jeudi au ministère des Finances.
La question du limogeage de trois directeurs généraux continue à alimenter la polémique en l’absence d’éclaircissement précis de la part du ministère dont la réaction n’a convaincu, à priori, personne.
Une forte tension a été, en effet, enregistrée ce matin du jeudi 4 mars au département des Finances, les directeurs généraux relevant de ce ministère ayant organisé un sit in devant le bureau même du ministre dont ils dénoncent le comportement abusif vis-à-vis des cadres des finances. Des « Dégage » ont même été lancés à l’encontre du ministre.
Il faut souligner ici que, lundi dernier, à l’annonce de ces limogeages, 31 DG avaient brandi la menace d’une démission collective. Démission qu’ils on signifié dans une pétition collective en soutien à leurs trois collègues qui n’ont pas été informés de leur disgrâce.
Selon les bruits qui courent, ce limogeage allait concerner plusieurs directeurs généraux à savoir ceux de la direction générale des Ressources et des Equilibres (Fethi Ouhibi), des Etudes et de la législation fiscale (Sihem Nemsia), de l’unité de contrôle national et des études fiscales, (Fatiha Gharbi) de la Direction générale des impôts (le fisc), (Sami Zoubeidi) et de la Douane (poste actuellement vacant).
Selon les mêmes sources, le ministre aurait décidé d’évincer en premier ces trois DG car ils ne partageaient pas la même vision que lui. On affirme même qu’un différend de taille les opposait au ministre notamment sur certains dossiers en particulier. Le ministre voulait qu’ils soient moins stricts dans l’application de la loi, ce que les trois responsables ont refusé.
Par ailleurs, et en l’absence d’une raison explicite officielle, les supputations vont bon train et chacun y va de sa version. Pour certains, cette décision du ministre trouve explication dans le traitement de certains dossiers de personnalités ayant maille avec la justice, pour d’autres c’est parce que ces responsables ont fourni de faux indicateurs économiques. D’autres encore ramènent ces limogeages à la résistance de ces responsables au dossier relatif aux primes accordées aux magistrats. Le ministère, pour sa part, assure que le mouvement s’inscrit dans le cadre de l’alternance des responsabilités et le pourvoi des postes vacants. Ce qui est difficile à croire dans le contexte actuel du pays.
Les supputations ne s’arrêtent pas là et on va jusqu’à dire que le ministre lui-même subit des pressions et qu’il ne serait pas derrière ce mouvement.
C’est encore une fois Ennahdha qui est pointée du doigt et qui chercherait à placer les siens à ces postes-clés du département des Finances et certains noms circulent dans les couloirs du ministère à la Kasbah dont certains proches de Noureddine Bhiri. Ennahdha utiliserait ces postes comme moyen de pression à l’encontre de tous ceux qui s’opposent au parti islamiste. L’arme du fisc supplanterait les dossiers judiciaires.
Affaire à suivre avec attention…