« Nous misons sur la conscience du citoyen ». Nombreuses sont les fois où cette expression a été utilisée par les responsables du ministère de la Santé. Les autorités, outre les stratégies qui ont été mises en place pour lutter contre le nouveau coronavirus (SARS-CoV-2 ou COVID-19), semblent compter énormément sur les citoyens tunisiens qui, théoriquement, doivent respecter les consignes sanitaires.
Est-ce un bon choix ? En fait, c’est comme si l’on se remettait au hasard. La Tunisie, depuis le samedi 27 juin 2020, a ouvert ses frontières, ce qui accroît considérablement les risques de contaminations par le COVID-19. Miser sur la conscience des Tunisiens – et le hasard – n’est peut-être pas la bonne solution.
On a déjà constaté certains dépassements dans certains centres de confinement obligatoire. C’était le cas, à titre d’exemple, d’un Tunisien rapatrié du Qatar et porteur du COVID-19. Il a pu fréquenter 42 personnes selon le directeur de la commission chargée du confinement, Mohamed Rebhi, qui s’est exprimé ce lundi 29 juin 2020 dans La Matinale de Shems FM. « Il n’aurait pas dû sortir du tout », a-t-il déclaré. Cela semble être comme un aveu de faiblesse de la part des autorités.
Certes, on ne pourra pas placer un agent de sécurité pour chaque Tunisien rapatrié. Dans ce cas, il faudra travailler davantage sur la sensibilisation. Le ministère, sur ce plan, n’a pas fait les choses à moitié, sachant qu’il est appuyé par les médias.
Faudra-t-il, dans ce cas, se montrer plus ferme au sujet des dépassements ? Souvenons-nous : on pensait que le port du masque de protection allait devenir obligataire et qu’un décret allait être adopté et promulgué pour punir les infractions des règles sanitaires. Il n’y a rien eu de tout cela. Pour finir, certes, il faut sensibiliser, mais étant têtu, le Tunisien a aussi besoin – et malheureusement – d’être rappelé à l’ordre par la sanction. Il s’agit, là, d’une question de santé publique et, par conséquent, de sécurité.