Mobilisation des eaux: Grands barrages toujours sur la liste d’attente

La mobilisation des eaux, l’une des grandes priorités de la Tunisie  depuis son accès à l’indépendance est l’une des orientations clés pour son développement qui se poursuit sans relâche, tant elle représente, pour les décideurs  politiques  un instrument efficace pour la promotion du secteur agricole, irrigué en premier lieu.

Si au cours des 50 dernières années, un effort colossal a été mené en matière de réalisation de grands ouvrages hydrauliques partout dans le pays, particulièrement dans les régions nord, véritable château d’eau de  la Tunisie, la Révolution est venue tempérer un tant soit peu cet élan au moment même où les besoins en eau deviennent de plus en plus énormes tant pour la promotion des activités agricoles irriguées que pour l’alimentation des zones rurales en eau potable.

C ‘est ainsi, que plusieurs projets ont été retardés, à l’image du barrage intégré de Sarrat, dans le gouvernorat du Kef, dont l’achèvement est annoncé pour le mois de juin prochain alors qu’il devait être achevé, selon les projections initiales, avant la fin 2012. Il est appelé à fournir annuellement plus de 20 millions de mètres cubes d’eau dont une bonne partie servira  à l’adduction d’eau potable en faveur des habitants des régions du sud du gouvernorat. L’autre partie, la plus importante, ira, quant à elle, à la promotion des cultures irriguées notamment les céréales, le maraichage, et même l’arboriculture. Ce projet a nécessité plus de 100 millions de dinars,  dont plus de 40 MD  ont été alloués au seul ouvrage alors que le reste a été affecté à l’aménagement  de nouveaux périmètres irrigués autour du barrage sur une première superficie de 4200 ha, laquelle sera portée, ultérieurement, à près de huit mille hectares.  En effet, le barrage est conçu de manière à répondre aux besoins en eau de plus en plus pressants des nouvelles activités agricoles émergentes ou programmées dans la région.

Autre grand projet adopté pas l’Assemblée des Représentants du Peuple, celui du barrage de Mellegue 2, qui aura une capacité de rétention  de 195 millions de mètres cubes et dont la réalisation nécessitera un investissement de près de 270 millions de dinars, qui seront mobilisés par le fonds arabe de développement économique et social (FADES) et le budget de l’Etat.  Il sera élevé en amont de l’actuel barrage de Mellègue 1, réalisé  dans les années 50 du siècle dernier et non loin du fameux site archéologique romain de Hammam Mellègue.

L’actuel barrage s’est, en effet, envasé et aurait atteint sa limite d’âge ou presque; ne parvenant nullement à garantir,  ni la stabilité de l’eau,  ni un taux de salinité acceptable.  Il demeurera cependant en place pour soutenir le nouveau barrage en cas de crue et alléger la pression sur le fleuve de la Medjerda, essentiellement en cas de fortes pluies. Ce qui, à terme, permettra de minimiser les  risques d’inondations  sur les deux villes de Jendouba et de Bousalem et,  par extension,  sur tout le bassin de la vallée qui prend sa source en Algérie. Le démarrage des travaux est prévu sous peu, d’autant plus que l’appel d’offres relatif au projet a été publié en mars 2014.Le barrage sera implanté, non loin du fameux site archéologique romain de Hammam Mellègue, où un promoteur privé a déjà engagé des travaux de construction d’une station thermale multidimensionnelle d’un coût de cinq millions de dinars. Il est à noter que le nouveau barrage sera connecté aux autres ouvrages hydrauliques du Nord dont Barbara et Bouhertma à Jendouba et Sidi El Barrak à Béja, de façon à garantir sa stabilité en eau et en taux de salinité, vu que la plupart de ses affluents ont une forte salinité, avec un taux estimé à 6 grammes en été et à 3 grammes en hiver.

Un troisième barrage, celui de Tassa, également programmé au sud du gouvernorat du Kef attend toujours le feu vert du gouvernement. Il s’agit d’un important ouvrage qui va mettre fin à la soif à laquelle est confrontée la population en période estivale, tout en permettant de développer l’activité agricole dans l’un des plus importants foyers de production agricole de la région.
Actuellement, neuf barrages et trois stations de dessalement des eaux sont en cours de finalisation. Sur ce total, trois barrages seront achevés, selon les prévisions du ministère de l’Agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche en 2015; en l’occurrence, les barrages d’Ettine, d’El Melah et de Sarrat  alors que le barrage de Gafsa sera fin prêt en 2016
Avec toutes ces nouvelles réalisations hydrauliques, le secteur agricole pourrait mieux se porter, notamment en période de sècheresse. Elles mettront aussi à profit d’importantes ressources en eau perdues dans la mer où ailleurs  chaque année aussi bien pour l’adduction d’eau potable que pour l’irrigation agricole.

La Tunisie compte actuellement près de 40  barrages et plusieurs dizaines de barrages collinaires. Cependant, elle est loin d’avoir mobilisé tout son potentiel hydraulique national.

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