Selon les derniers chiffres publiés par l’Institut national de la statistique (INS), l’inflation a légèrement fléchi en novembre, passant de 6,7% à 6,6%. Si cette baisse est une bonne nouvelle, la pression sur le pouvoir d’achat reste élevée.
Cette modération générale s’explique principalement par un ralentissement de la hausse des prix des produits alimentaires, qui ont longtemps été le moteur de l’inflation. En effet, sur un an, les prix des denrées alimentaires ont augmenté de 9,3%. Néanmoins, certaines catégories de produits continuent de peser lourd sur les portefeuilles des ménages, notamment la viande ovine (21,4% d’augmentation), les fruits secs (15,2%) et la volaille (14,1%).
Un répit relatif
Si les prix des huiles alimentaires ont baissé de 3% et ceux des œufs de 3,5%, l’inflation demeure hétérogène. Les produits alimentaires non réglementés connaissent des augmentations plus marquées que ceux soumis au contrôle des prix. Cette disparité souligne les difficultés auxquelles sont confrontées les autorités pour maîtriser l’inflation dans un contexte de tensions sur les chaînes d’approvisionnement mondiales et de hausse des coûts de production.
Par ailleurs, l’inflation sous-jacente, qui exclut les produits alimentaires et énergétiques, est restée stable à 6,3%. Cela signifie que la pression inflationniste persiste dans d’autres secteurs de l’économie.
Malgré cette légère baisse, l’inflation reste un sujet de préoccupation majeur pour les autorités tunisiennes et les ménages. La hausse des prix des produits de base, combinée à la stagnation des revenus, érode le pouvoir d’achat des Tunisiens et pèse sur la croissance économique.
Pour juguler l’inflation, le gouvernement a mis en place plusieurs mesures, telles que le contrôle des prix de certains produits de première nécessité et le soutien aux producteurs agricoles. Cependant, ces mesures ont des effets limités dans un contexte marqué par des chocs exogènes.
Les perspectives d’inflation pour les prochains mois restent incertaines. L’évolution de la situation sanitaire mondiale, les tensions géopolitiques et les fluctuations des cours des matières premières pourraient avoir un impact sur les prix à la consommation.