Coup de tonnerre sur la scène médiatique : Moez Joudi a été convoqué ce jeudi 18 mai 2017 par la brigade criminelle d’El Gorjani dans le cadre de l’affaire qui l’oppose à Chedly Ayari, gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT)). Ce dernier, rappelons-le, a intenté un procès contre l’expert en économie qui avait, en août 2016, affirmé que le gouverneur avait quintuplé son salaire.
L’expert n’a pas caché son indignation sur sa page Facebook. « C’est la première fois que ça m’arrive, sachant que le travail que j’ai effectué a été fait dans le cadre de ma mission en tant que président de l’association tunisienne de la gouvernance et en tant qu’activiste dans la société civile », écrit-il, et de s’interroger, ironique: « Le gouverneur a-t-il mis fin au problème de l’inflation, du dinar, de la dette, de la devise et de la balance commerciale pour pouvoir se consacrer aux activistes de la société civile afin de faire pression sur eux ? ».
« Chedly Ayari a porté plainte contre moi auprès du procureur général de la République, en ma qualité de président de l’Association tunisienne de la gouvernance. Or, Je n’ai pas accusé Chedly Ayari de corruption ni de rien », déclare-t-il, par ailleurs, à Réalités Online quelques peu après son audition par les unités de la bridage criminelle d’El Gorjani.
L’expert rappelle que Chedly Ayari, avant le déclenchement de l’affaire en août 2016, s’était plaint de son « faible » salaire à la tête de la BCT. « Or, il touche un salaire de ministre. Que veut-il de plus ? Et la BCT est une institution publique et de régulation. En même temps, il avait affirmé que la masse salariale dans le secteur public représentait un poids considérable sur le budget de l’État. D’autre part, le communiqué publié par la BCT, en réaction à ce que j’avais écrit, reconnaît, sur le fond, la véracité des informations », explique Moez Joudi, qui rappelle qu’il n’a accusé Chedly Ayari de rien : ni de corruption ni de détournement de fonds publics. Et de préciser : « j’ai agi en tant qu’activiste de la société civile et président de l’Association tunisienne de la gouvernance. Il est donc de notre devoir de contrôler les organismes publics ».
Sur le même sujet
Moez Joudi : le gouverneur de la BCT a quintuplé son salaire !