Moez Joudi : la Tunisie doit profiter du savoir faire Chinois

Le ministre Chinois des Affaires Étrangères sera en visite officielle en Tunisie les 13 et 14 mai 2016. Il sera accompagné du Chef de la Diplomatie Tunisienne Khemaïs Jhinaoui. La Tunisie a tout intérêt à consolider ses relations économiques et stratégiques avec la Chine. Elle ne peut plus compter entièrement sur ses partenaires Historiques de l’Union Européenne, notamment la France, frappés par la crise.

Interrogé par Réalités Online, Moez Joudi, expert en économie et président de l’association tunisienne de la gouvernance (ATG), a livré son analyse sur cette question cruciale pour l’économie Tunisienne.

Moez Joudi : « il faut profiter du savoir faire Chinois »

Pour Moez Joudi, la Chine est une grande puissance économique aujourd’hui, l’une des plus importantes dans le monde. Ses indicateurs économiques sont généralement au vert, malgré la baisse relative de sa croissance économique en 2015 : en dessous des 10%.

« Certains experts affirment que le modèle Chinois est en train de s’essouffler. Je ne le pense pas », estime Moez Joudi. Le pays demeure un grand marché, une grande puissance qui est en train de réaliser une véritable remontée de filière avec des produits à haute valeur ajoutée.

« La Chine ce n’est pas seulement des produits bas de gamme », c’est aussi un savoir faire dont il faut tirer profit », a souligné l’expert en économie. Pour Moez Joudi, les entreprises Tunisiennes doivent profiter de l’énorme marché Chinois à travers les investissements sur place.

Il est également vital de profiter du tourisme, selon Moez Joudi. « Le tourisme Tunisien est en crise aujourd’hui. Nous avons intérêt à diversifier notre cible. Le marché Chinois est énorme : des millions de touristes », a précisé l’économiste.

Nombreuses sont les choses qu’il est possible de réaliser avec la Chine. Pour Moez Joudi, malgré les projets de coopération avec la Chine déjà en place, la Tunisie n’a pas encore su optimiser ses relations avec l’Empire du Milieu. « Il faut savoir profiter des grands moyens de financement de la Chine, capables de financer de grands projets ».

Par ailleurs, l’économiste estime qu’il est essentiel de profiter du savoir faire des entreprises Chinoises qui excellent dans le domaine des infrastructures, de l’énergie, ou encore des technologies. L’ouverture sur le marché Chinois constitue donc un atout pour l’essor de l’économie Tunisienne.

Moez Joudi note, d’autre part, que la Chine s’intéresse aujourd’hui à l’Afrique où elle est bien implantée. De fait, l’Empire du Milieu investit massivement dans le continent, en particulier en Afrique Noire : 20 milliards de dollars annuels d’investissements en Afrique. La Tunisie peut donc espérer une bonne partie de ces investissements titanesques.

« Notre pays est la porte d’entrée à l’Afrique. Nous pourrons profiter de cette position privilégiée pour attirer les investisseurs Chinois. », remarque Moez Joudi. « Il est capital pour la Tunisie de diversifier ses relations économiques. Il n’y a pas que l’Europe et les Etats-Unis. Il faut aller vers les Brics, à savoir : la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud. Ces pays constituent une alternative viable ».

Enfin, Moez Joudi a réaffirmé l’importance de la défense de l’intérêt national. « Il ne faut pas céder aux pressions. Il arrive que la Chine souhaite imposer sa manière de faire en termes de stratégie économique ».

En résumé, selon l’économiste, la Tunisie a tout intérêt à diversifier ses relations économiques. la Chine pourrait devenir un partenaire de premier choix pour le renforcement des domaines clés : l’énergie, les TIC, les infrastructures etc.

Avec Mohamed Fakhreddine Khlissa

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