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Invité lundi 20 septembre de l’émission « Houna Tounes », sur Diwan FM, l’ancien ministre et ex-secrétaire général d’Attayar démocrate, Mohamed Abbou s’est exprimé sur les sujets de l’heure.
« Il est indéniable Kaïs Saïed se trouve devant une opportunité historique d’aboutir à des résultats positifs après le cap du 25 juillet que le pays négocie, a-t-il observé.
Personne n’avait jamais par le passé bénéficié des pouvoirs dont jouit actuellement Saïed et ce grâce à l’activation de l’article 80 de la Constitution. Pas même l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali. Le président de la République possède à présent plus de pouvoirs que ceux que stipule la Constitution de 1959 dans des circonstances normales ».
« Toute dérogation à la Constitution est rejetée, a-t-il martelé. Pourtant, quelques professeurs de droit constitutionnel trompent le peuple. Saïed travaille toujours dans le cadre de la Constitution, et il est fort parce qu’il est légitime. Mais certains professeurs constitutionnalistes le poussent à perdre de son intégrité et de sa crédibilité en s’écartant de la légitimité. »
Dans ce cadre, Abbou invite le président de la République à ne pas suivre les appels à déroger à la Constitution, soulignant qu’il existe des scénarios permettant de ne pas « enfreindre » la Constitution et d’appeler à des élections législatives anticipées après la fin de l’étape du 25 juillet.
« La Constitution actuelle ne permet pas le recours au référendum dans le cadre de l’article 80, indique-t-il. Le recours au référendum nécessite le passage par le parlement. »
* »La classe politique regorge de gens corrompus »
Evoquant le volet de la lutte contre la corruption qui était le domaine d’exercice de l’ancien ministre Abbou, celui-ci a prévenu que l’échec du président de la République à lutter contre la corruption tout le long de l’opportunité historique actuelle équivaudrait à détruire l’Etat.
« Le succès du chef de l’Etat dans la lutte contre la corruption sera tributaire de sa résistance à toute pression interne ou externe, de son courage et de sa prise des décisions appropriées, a-t-il expliqué. Ce succès dépendra aussi de la prise de décisions guère ordinaires. Le chef de l’Etat n’est objectivement dépendant d’aucun centre d’influence, et c’est pourquoi je l’invite à prendre des mesures plus strictes envers les symboles de la corruption. D’ailleurs, la classe politique regorge de gens corrompus. Malheureusement, le pouvoir judiciaire n’examine pas les affaires de corruption politique. Et si jamais des hommes politiques sont jugés, cela se fait peut-être sous la pression de l’autorité politique. Les plus gros corrompus parmi la classe politique sont connus de tous. Malheureusement, le pouvoir les a suffisamment protégés durant une bonne dizaine d’années », conclut l’ancien SG d’Attayar démocrate.
H.A.