Mohamed Abbou: « Des députés de Nidaa espionnent Chahed »

Invité de l’émission radiophonique « Houna Shems » ce lundi 03 décembre 2018, le fondateur du courant démocratique Mohamed Abbou a affirmé qu’il y a des enregistrements sonores chez les services de renseignements tunisiens, confirmant les informations selon lesquelles des députés de Nidaa Tounes ont espionné le chef du gouvernement Youssef Chahed.
Abbou a appelé à mettre sur la table ce dossier. Il a ajouté que 15 députés à l’Assemblée des Représentants du peuple sont impliqués dans des affaires de corruption. « Le juge d’instruction numéro 4 près le pole judiciaire financier a demandé au parlement des preuves concernant l’implication de certains députés qui auraient reçu un pot de vin pour faire passer une loi. Toutefois, le président de l’ARP, Mohamed Ennaceur avait répondu que cette affaire le dépasse surtout que les élus bénéficient de  l’immunité parlementaire« a-t-il précisé.
Contacté par Réalités Online, Abbou a ajouté: » il ne s’agit pas de dire qu’il s’agit de telle ou telle personne.
Ce n’est pas mon style. Avant 2011, on a vu que la corruption a détruit des familles. Nous avons besoin d’une justice qui se respecte. Il suffit de voir ce que certains ont fait. Certains responsables ne  pensent qu’à l’argent. On peut dire tout ce qu’on veut des responsables du passé, mais au moins, il travaillaient pour le pays. Aujourd’hui, on fait face aux mêmes profils que les Trabelsi. La mentalité est la même. Ces personnes sont ingrates et ne sont intéressées que par l’argent. Nous avons fait ce que nous avons pu pour lutter contre cela. C’est un peu la mafia qui gouverne aujourd’hui. Les médias doivent nous aider pour évoquer ces dossiers car on assiste à une véritable normalisation de la corruption en Tunisie. »
Interrogé sur une éventuelle procédure sur la levée de l’immunité parlementaire de certains députés, le dirigeant démocrate a poursuivi:  » la constitution de 2014 est « unique en son genre » en matière d’immunité. Elle stipule qu’il est impossible de poursuivre un député s’il s’accroche à son immunité. On peut donc auditionner le député sans plus (sans l’arrêter) et il peut toujours brandir son immunité. »

 

 

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