Alors qu’une pluie de rumeurs s’abat sur la scène médiatique au sujet du remaniement ministériel, Mohamed Abou considère que la question n’est qu’un leurre. « Le remaniement ministériel n’a fait que dévier l’opinion publique des véritables sujets de préoccupation », déclare le dirigeant du Courant Démocratique dans Studio Shems de ce lundi 4 septembre 2017, et d’ajouter à l’adresse des tunisiens : « remaniement ou pas, votre situation ne changera pas ! ».
Commentant l’action du Chef du gouvernement Youssef Chahed, Mohamed Abou considère que ce dernier a cédé devant les partis politiques. « Après avoir décidé d’entamer le combat contre la corruption, il a reculé sous la pression de ceux qui ont eu peur pour leurs propres intérêts », assure-t-il, rappelant, non sans ironie, que lorsque l’on vient de Nidaa Tounes, on ne peut pas vraiment lutter contre la corruption. Ceux qui ont peur pour leurs intérêts vont tenter, poursuit Mohamed Abou, de placer des personnalités qui les protégeront à la tête des ministères. « Le choix des ministres doit être fait sur la base des compétences. Si Nidaa exige des ministres de son propre camp, soit, mais à condition que ces derniers soient compétents. Je dis à Youssef Chahed que s’il continue à suivre certaines personnes – Khaled Chaouket -, il ferait mieux de quitter son poste », explique-t-il encore.
« Hédi Mejdoub fait de la politique »
D’autre part, Mohamed Abou n’a pas mâché ses mots pour parler de Hédi Mejdoub, ministre de l’Intérieur, à propos duquel des rumeurs évoquant son départ ont circulé. « Globalement, sur le plan sécuritaire, le système fonctionne. Néanmoins, le ministre a commis des erreurs : on ne peut se permettre de publier des chiffres erronés uniquement dans le but de faire plaisir à Béji Caïd Essebsi », déclare le dirigeant du Courant Démocratique.
Lorsque l’on est ministre, selon Mohamed Abou, il faut agir comme un magistrat et se tenir à l’écart des batailles politiques.
« Le ministère de l’Intérieur est le seul à pouvoir combattre la corruption, étant donné qu’il renferme des dossiers d’une extrême délicatesse. Il existe, à titre d’exemple, des politiques qui voyagent à l’étranger afin d’encaisser leurs commissions sur des transactions douteuses. Et on peine à les dénoncer car les fonctionnaires craignent les représailles », explique encore Mohamed Abou. Et d’ajouter : « Une fois entre les bonnes mains, le ministère de l’Intérieur saura lutter contre la corruption ».