L’ancien ministre et ex-dirigeant du mouvement Ennahdha, Mohamed Ben Salem a invité Rached Ghannouchi à se retirer de la présidence de ce parti.
« Il est vraiment temps qu’il passe le témoin, a-t-il insisté ce lundi 2 août lors de son intervention dans l’émission « Houna Tounes », sur Diwan FM.
« De tout coeur, je ne voudrais pas que Ghannouchi parte par la petite porte, et qu’Ennahdha soit gangrené par les divisions, a-t-il confié. Ghannouchi a longtemps lutté, et il ne faut pas qu’il termine son parcours par un retrait de confiance le visant. Notre parti a besoin de jeunes figures nouvelles qui croient aux principes de la révolution.«
Abordant le volet des rapports tendus avec le chef de l’Etat, Ben Salem a observé que « la direction exécutive d’Ennahdha a provoqué le président Saïed lorsqu’elle a poussé à obtenir l’aval en faveur du gouvernement Mechichi qu’avait refusé Saïed, et ce malgré le fait que ce gouvernement trainait des soupçons sur des ministres corrompus. Il faut admettre qu’Ennahdha a commis plusieurs erreurs politiques. Il y a des gens qui ont tendu par leurs attaques nos relations avec Saïed lequel n’a pas été parachuté par la contre-révolution et n’a pas défendu la dictature. «
* »Saïed n’a qu’à commencer par les Nahdhaouis corrompus »
Sur un autre plan, Ben Salem veut prendre les devants en pressant le président de la République de commencer par le parti d’inspiration islamiste dans sa campagne contre la corruption.
« S’il s’avère que notre parti comprend des personnes corrompues, comme le prétendent certaines gens, dont l’ancien ministre Mohamed Abbou, eh bien, Kaïs Saïed n’a plus qu’à les poursuivre devant la justice et dire qui sont les Nahdhaouis corrompus, a-t-il insisté. Je serai dans ce cas le premier à soutenir un procès équitable. Or, il se trouve que Saïed n’a mis la main jusque-là sur aucun corrompu, mais plutôt sur des gens qui l’ont critiqué de manière véhémente. D’ailleurs, ce qui se passe avec certains députés d’Al Karama est loin de s’inscrire dans le cadre de la défense et de la garantie des libertés. J’appelle le président de la République à renoncer à certaines mesures d’exception car il y a une réelle inquiétude pour la démocratie dans le pays. Ceux qui ont défendu des lustres durant l’installation d’un régime démocratique ne vont pas s’amuser maintenant à accepter l’instauration de la dictature« .
H.A.