Mohamed Bougriba : « La loi relative aux produits pétroliers est vieille de 30 ans en Tunisie »

Les prix des produits énergétiques en Tunisie sont homologués et l’accès au marché de distribution est aussi sous licence. Cette situation provoque des distorsions qui affectent à la fois le budget de l’État, le pouvoir d’achat de citoyens et un renchérissement des coûts de facteurs des entreprises tunisiennes. Dans ce contexte, l’IACE a organisé le jeudi 4 novembre à la maison de l’entreprise, la 6ème édition du Forum de la Gouvernance sous le thème : « Secteur des énergies : Repenser la gouvernance de la Distribution».

Ce forum a notamment traité dans l’un de ses panels, de la gouvernance dans le domaine de la distribution des produits pétroliers.

M.Mohamed Bougriba, DG de Vivo Energy Tunisie a déclaré à Réalités Online : « Ce qui encouragerait les investisseurs dans ce secteur stratégique se résume en trois principaux facteurs : L’attractivité du marché, le cadre réglementaire qui doit être favorable et le troisième facteur concerne les opportunités de développement. On a abordé ces trois points et pu expliquer aux participants que le marché tunisien n’est pas vraiment attractif à travers une étude benchmark par rapport à d’autres pays africains semblables à la  Tunisie en n’état pas producteurs d’hydrocarbures.

Selon-lui, il en ressort clairement que malgré le potentiel que présente la Tunisie en terme d’infrastructure et de marges, on est classé presque les derniers. La raison invoquée est que le marché est 100% administré non seulement au niveau des prix mais également des marges. «  On a des marges qui sont autour de 25 dollars au mètre cube, alors que le pays qui vient juste après est à 45 dollars,  soit presque le double ce qui fait que le marché n’est pas très attractif ».

M.Bougriba a entre autre expliqué que sur le volet réglementaire, l’obligation d’avoir un stock de 60 jours a été abordée et la prime de stockage octroyée est de 4,1 dinars au mètre cube alors qu’au Maroc, avant la libéralisation, ils étaient à 16 dollar au mètre cube. « Cela fait une différence énorme car il faut mentionner que ce secteur est très bien réglementé en Tunisie, selon la loi 91-45 du 1er juillet 1991 et qui date de 30 ans ! Je pense donc que le marché essaie d’évoluer et il y’a lieu de revoir et de faire évoluer le cadre réglementaire et satisfaire ce qui est demandé par le consommateur tunisien, les sociétés et les investisseurs ! » a ajouté le responsable.

Moamed Bougriba a également pointé du doigt les lacunes en termes d’opportunités de développement par rapport au produit, en l’occurrence le poids du gasoil ordinaire sur la subvention accordée par l’Etat. « Le gasoil ordinaire à lui tout seul pèse plus que 50% du montant des subvention. Il s’agit quelque part, d’un produit qui ne répond pas aux standards internationaux, ni aux exigences des nouvelles motorisations et c’est donc un produit obsolète qui père lourdement dans le budget des subventions et qu’on peut aisément déclasser en faveur du gasoil sans souffre comme cela a été déjà été fait dans plusieurs pays africains. Cette action, si elle est bien organisée, peut se faire en 9 à 12 mois. » a-t-il estimé.

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