« Les partis politiques ont instrumentalisé la révolution en tant qu’argument les habilitant à se servir et servir uniquement leurs intérêts ».
C’est l’ancien président de la République et ex-président de l’assemblée des représentants du peuple (ARP), Mohamed Ennaceur qui s’est exprimé ainsi jeudi 25 novembre à l’Institut de presse et des sciences de l’information (IPSI) à l’occasion d’un colloque intitulé « La communication politique en Tunisie avant et après le 25 juillet 2021: entre pratiques et limites ».
« Les politiciens post-révolution ont pris possession des médias et réussi à travers eux à adapter des messages adressés à l’opinion publique et à ses tendances multiples. Par conséquent, ils ne se sont pas beaucoup adressés aux experts en communication politique pour les aider à communiquer leurs messages politiques », a-t-il analysé.
Ennaceur a par ailleurs expliqué que la différence de communication politique entre la période de l’ancien président Habib Bourguiba et celle post-révolution réside dans le fait que le contact du président Bourguiba reposait essentiellement sur la construction de l’avenir et le renforcement des valeurs patriotiques chez les citoyens.
« Le souci premier du pouvoir ne consistait pas à résoudre les problèmes quotidiens, mais au contraire, à privilégier l’avenir sur le présent, ce qui exige de l’austérité pour construire un avenir meilleur en faveur des générations futures », observe l’ancien ministre des Affaires sociales du temps du leader Bourguiba.
Mohamed Ennaceur s’est abstenu de commenter la phase post-25 Juillet, tout en refusant d’exprimer son avis sur le mode de communication adopté par le président Kaïs Saïed, justifiant son attitude par le devoir de réserve.
Il a néanmoins souligné la nécessité « d’annoncer des délais précis pour cette phase de transition, et le plan et les objectifs fixés, car c’est l’une des attentes de l’opinion publique. Il faut par conséquent accélérer la mise en place d’un plan de travail et de clarifier les orientations afin de redonner espoir au peuple. »
H.A.