Il semble que Mohamed Ghariani, ancien et dernier secrétaire général du RCD dissout (Rassemblement Constitutionnel Démocratique), va rejoindre le cabinet de Rached Ghannouchi à l’ARP (Assemblée des Représentants du Peuple). Il serait nommé en tant que conseiller chargé de la réconciliation.
Le principal intéressé s’est confié à notre confrère de Hakaek Online Bassem Hamdi, dans la soirée du dimanche 26 octobre 2020. Même s’il affirme que sa nomination n’a pas encore été décidée, il ne l’a pas écartée. « Pour l’heure, il n’y a rien d’officiel. Rached Ghannouchi m’a proposé le poste de conseiller chargé de la réconciliation au sein de son cabinet. J’ai bien accueilli cette proposition et je me considère capable de gérer un tel dossier. Le contexte politique actuel requiert une réconciliation nationale et globale dans tous les dossiers politiques et économiques », a encore expliqué Mohamed Ghariani à Hakaek Online.
Un décision bien calculée par le Cheikh
Voici donc une information à la fois surprenante et prévisible. Si le Cheikh Rached Ghannouchi veut se rapprocher de Mohamed Ghariani, ça n’est, en aucun cas, pas le fruit du hasard. Des observateurs rappellent que Ghariani était le dernier secrétaire général du RCD. Autrement dit, il était le patron d’une secrétaire générale-adjointe, qui n’était autre qu’Abir Moussi, actuelle présidente du PDL (Parti Destourien Libre) et bête noire d’Ennahdha et de Ghannouchi. Le Cheikh Rached voulait-il narguer sa plus grande adversaire ? Est-ce une façon de lui dire : « regardez, nous avons votre ancien patron avec nous ?« . C’est fort possible.
Par ailleurs, le dossier duquel Mohamed Ghariani va être chargé n’est pas des moindres : la réconciliation. Là encore, les observateurs considèrent que rien n’a été laissé au hasard sur ce plan : on a un représentant de l’ancien régime qui s’occuperait d’un dossier relatif à la Révolution qui l’a fait tomber… En d’autres termes, l’initiative de Rached Ghannouchi n’a rien d’innocent et elle s’inscrirait certainement dans l’optique de ses habituels calculs politiques : pour faire tomber son adversaire Abir Moussi – pour ne pas dire ennemi -, tous les moyens sont bons, y compris une alliance avec son ancien patron au RCD.
Fakhri Khlissa