Le secrétaire général de Machrou3 Tounes, Mohsen Marzouk, n’a pas mâché ses mots pour commenter les derniers propos du président de la République, Kaïs Saïed, au sujet de la peine de mort. Plus encore, il est également revenu sur l’inefficacité de l’action du Chef de l’État. « Il n’y a pas de président à Carthage. Le poste est vacant. Il y a un candidat à la présidence qui est le Professeur Kaïs Saïed », a-t-il lâché dans La Matinale de Shems FM ce mardi 29 septembre 2020.
Au sujet de la peine de mort, Mohsen Marzouk a rappelé que le président doit se comporter comme tel, et non pas comme un chroniqueur qui suit ce qui se passe sur les réseaux sociaux et sur Facebook. « Il n’avait qu’à annoncer que la Tunisie ne se conformerait plus au respect de la non-application de la peine de mort. Il n’avait pas à donner son opinion comme s’il s’agissait d’une discussion sur Facebook. Normalement, sa seule référence doit être la Constitution et l’État civil. En dehors de cela, il ne fera que donner son opinion », a-t-il déclaré au micro de Hamza Balloumi. Concernant sa propre position sur la peine de mort, il n’en a pas parlée ouvertement, mais il a rappelé que les pays qui la pratiquent n’ont pas forcément vu la criminalité baisser.
Le président jette de l’huile sur le feu en temps de conflits
Le secrétaire général de Machrou3 Tounes a, dans ce même contexte, critiqué l’absence de vision. « [Carthage n’a pas de politique étrangère ou défensive. Là où il y a des conflits, le président jette de l’huile sur le feu, comme s’il voulait être le président d’un parti, le chef du gouvernement ou le président d’un club de football ! Quand il n’y a pas de conflits, il en crée un ! », a-t-il encore lâché.
Mohsen Marzouk considère que personne, pour le moment, ne propose une vision pour les Tunisiens afin de leur permettre de sortir de la crise et de la pauvreté. « Il se passe des choses en Libye et en Égypte et aucune réaction de la part de Carthage. Le président aurait pu, d’un autre côté, demander à la Turquie ce qu’il s’était passé lors de l’acheminement des jeunes tunisiens vers les foyers de tension. Concernant le crime, il faut mettre en place toute une politique sécuritaire et non suivre les discussions sur Facebook. Le président ne parle que de complets et de missiles. Il faut se calmer ! », a encore expliqué le secrétaire général de Machrou3 Tounes.
« Laisser Hichem Mechichi travailler »
D’autre part, sur le plan politique, Mohsen Marzouk a rappelé que Machrou3 Tounes était en période d’auto-critique. Il est temps, selon lui, que la classe politique provoque une rupture. « On ne peut plus parler de rassembler la famille moderniste. Il faut une rupture et répondre aux attentes des Tunisiens. Il faut laisser la place aux jeunes. Au sujet de l’union annoncé par Salma Elloumi et Ahmed Néjib Chebbi, je n’en ferai pas partie », a-t-il souligné.
Interpellé, dans ce même contexte, sur le gouvernement de Hichem Mechcihi, Mohsen Marzouk a appelé à le laisser travailler. « Le président doit se limiter à son rôle de président et les partis politiques doivent aussi laisser le gouvernement travailler. C’est une équipe de compétences, donc elle va travailler en cette période de crise », a-t-il encore souligné, appelant à la tenue d’une conférence nationale du salut pour résoudre la crise politique et, aussi, ce qui se passe au Parlement.