Le congrès constitutif de Machrou3 Tounes a pris fin lundi 25 juillet 2016. Désormais, l’heure est au bilan. Dans une conférence de presse organisée à l’hôtel Africa, le parti s’est livré à une séance de questions-réponses avec les journalistes, en présence de certains de ses dirigeants tels que Abada Kefi, président du comité du règlement intérieur, ou encore Abderraouf Cherif, président du bloc parlementaire Al Horra.
Mohsen Marzouk, sans accaparer la parole, a donné un éclairage sur diverses questions au centre des débats de la scène politique nationale, notamment, la loi sur la réconciliation économique, les relations avec la présidence de la République, le gouvernement d’union nationale, la vision économique du parti et les élections municipales .
Réconciliation économique et financière
Abada Kefi a déclaré que le parti était favorable à la loi de réconciliation économique. « Il n’y a pas d’autres choix. Nous devons avancer. Si nous votons pour ce texte, ce sera pour l’intérêt général », a déclaré Abada Kefi, qui a ajouté que des amendements seront nécessaires afin d’améliorer le projet de loi .
Relations avec la présidence de la République
On se souvient encore des huées, lors du congrès de Machrou3 Tounes, ayant accompagné la lecture de la lettre envoyée par le Président de la République et dans laquelle, il tenu à justifier son absence. « Je me suis rendu auprès du Président de la République, qui m’a accueilli chaleureusement. Il m’a expliqué la raison pour laquelle il ne pourra pas être présent et je suis convaincu de ces raisons. Si la lecture de la lettre a été huée, c’est que les adhérents ont plutôt exprimé leur déception vis-à-vis de cette absence », a tenu à souligner Mohsen Marzouk.
Gouvernement d’union nationale
Le prochain gouvernement d’union nationale, selon Mohsen Marzouk, doit bénéficier de l’appui de partis politiques solides. « Aucun gouvernement ne peut réussir seul, sans les partis politiques », a déclaré le Secrétaire général de Machrou3 Tounes. Concernant le chef du prochain gouvernement, il doit être, tout d’abord, « meilleur que celui qui s’apprête à quitter le pouvoir ». Les ministres n’échappent pas à la règle. « Il y a une certaine conception du travail à respecter », précise Mohsen Marzouk, qui a ajouté que Machrou3 Tounes ne participera pas au gouvernement d’union nationale. Néanmoins, il a déclaré que le parti reste ouvert à toutes les propositions qui tourneront autour de la nomination du Chef de ce gouvernement. Ce dernier doit être indépendant vis-à-vis des partis politiques, apte à gérer une équipe et capable de prendre les bonnes décisions et adopter une bonne stratégie de communication de communication. « Le prochain Chef du gouvernement ne peut venir ni de Nidaa Tounes ni d’Ennahdha », a ajouté Mohsen Marzouk.
La vision économique du parti
Sur le plan économique, Machrou3 Tounes veut instaurer une économie concurrentielle et inclusive, axée sur la puissance des ressources humaines tunisiennes et sur la jeunesse. La lutte contre les inégalités, que ce soit entre les régions ou entre les catégories sociales, constitue l’un des objectifs principaux du parti, qui a insisté sur « sa forte fibre sociale ». Le développement durable figure également parmi les priorités de la formation politique de Mohsen Marzouk.
« Il s’agit d’une vision », pour Machrou3 Tounes, dont les mécanismes restent encore à définir et le programme à proprement parler sera élaboré dans les prochains mois.
Les élections municipales
Par ailleurs, le secrétaire général de Machrou3 Tounes a confirmé la participation de sa formation politique aux prochaines élections municipales, dont la date doit être reportée selon le président de l’ISIE. Dans l’optique de ce rendez-vous électoral, Mohsen Marzouk a déclaré que le travail du parti doit être orienté vers le citoyen. « Nous devons être un parti de services, afin de résoudre les problèmes du citoyens. Ceci nous permettra de rétablir la confiance du tunisien dans les partis politiques. c’est un devoir moral », a souligné Marzouk.
Une possible union avec les autres partis?
« Sans doute, oui », c’est ce qu’a répondu Mohsen Marzouk à une question relative à une éventuelle union avec d’autres partis politiques, tout en rappelant son souhait de former un front démocratique qui réunira tous les partis politiques. Quant à une éventuelle coopération avec Ennahdha, le secrétaire général du parti a totalement exclu cette possibilité. « C’est très difficile, tant qu’Ennahda refuse de séparer la politique de la religion », a conclu Mohsen Marzouk en réponse à une question de Réalités online.
M.F.K