Mohsen Marzouk : « Youssef Chahed doit suivre l’exemple de Habib Essid »

Intervenant dans Houna Shems ce lundi 25 juin 2018, le secrétaire général de Machrou3 Tounes, Mohsen Marzouk, considère que l’ancien Chef du gouvernement, Habib Essid, a fait preuve de courage et qu’il était un homme d’Etat.
L’actuel Chef du gouvernement Youssef Chahed, selon Marzouk, doit prendre exemple sur Habib Essid qui, en 2016, a refusé de démissionner préférant s’adresser à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) pour solliciter la confiance des députés. « Youssef Chahed devrait suivre les pas de Habib Essid sur ce point », a-t-il déclaré.
Dans ce contexte, le secrétaire général appelle le Chef du gouvernement et le président de la République, Béji Caïd Essebsi, à agir conformément à leurs prérogatives constitutionnelles afin de mettre fin à la crise qui secoue le gouvernement et l’Etat. Ils doivent, dans ce cadre, assumer leurs responsabilités. « Si Youssef Chahed décide de s’adresser au Parlement, le bloc parlementaire d’Al Horra de Machrou3 Tounes ne lui accordera pas son soutien. Néanmoins, ce sera chose faite s’il décide de former un gouvernement de compétences », a encore expliqué Mohsen Marzouk.
Ce nouveau gouvernement, poursuit-il, doit regrouper des personnalités apolitiques, consacrées à leurs tâches et mobilisées pour sortir le pays de la crise.

« Ennahdha marchande avec Youssef Chahed »
D’autre part, Mohsen Marzouk considère que le soutien d’Ennahdha à Youssef Chahed s’inscrit dans l’optique d’une stratégie. Le parti islamiste préfère rester dans l’ombre en gouvernant avec une autre partie laïque. Parfois il passe devant, d’autre il reste derrière selon le secrétaire général de Machrou3 Tounes, mais toujours dans le cadre d’un consensus.
Marzouk estime qu’Ennahdha cherche un autre consensus pour 2019. « Avec Youssef Chahed ? ». « Par exemple ! », a-t-il lancé en guise de réponse à la journaliste. A l’heure actuelle, Ennahdha, face à la destruction progressive de Nidaa Tounes, cherche un autre allié dans l’objectif de maintenir le consensus et de garder le flou qui règne sur la scène politique. « Ennahdha marchande actuellement avec Youssef Chahed jusqu’à la destruction de Nidaa Tounes. Je ne marginalise pas le Chef du gouvernement, mais lors de son dernier discours, il a tout simplement fait de la politique. Pourquoi n’a-t-il pas évoqué Ennahdha qui est le premier adversaire de son parti, alors qu’il avait parlé de Hafedh Caïd Essebsi ? Donc ce dernier constitue le seul ennemi de la Tunisie », s’est-il interrogé.

Limogeage de Lotfi Braham : un règlement de compte
L’autre volet abordé par Mohsen Marzouk concerne le cas de Lotfi Braham, ancien ministre de l’Intérieur. Son limogeage s’inscrit, dit-il, dans le cadre d’un règlement de compte. En l’espace de 3 années, 3 ministres de l’Intérieur se sont succédés, rappelle Marzouk : Najem Gharsalli qui est en fuite, Hédi Mejdoub et Lotfi Braham.
Mejdoub, affirme-t-il, travaillait normalement. Il était accusé d’avoir travaillé avec un organe sécuritaire parallèle.
« Le Chef du gouvernement a donc travaillé avec le chef de la Garde Nationale de l’époque [Lotfi Braham] contre Hédi Mejdoub. Il est même arrivé que des opérations anti-terroristes fussent organisées sans prévenir le ministère de l’Intérieur. Par la suite, le chef de la Garde Nationale est à son tour devenu ministre de l’Intérieur, qui s’est vu infligé l’affaire de Ramadan et du coup d’Etat. Pour le drame de Kerkennah, il n’était pas le seul responsable. Il y a tout d’abord le directeur de la sûreté nationale et, aussi, le gouverneur. Or, on agit selon le principe de « je ne touche pas à mes amis ». C’était [limogeage de Lotfi Braham] un règlement de compte qui n’avait rien à voir avec l’Etat« , a encore expliqué Mohsen Marzouk.

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