Auditionné aujourd’hui, à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) par la commission de la Sécurité et de la Defence lors d’une séance consacrée à l’examen de la stratégie nationale de lutte contre le terrorisme, le général à la retraite, Mokhtar Ben Nasr, président du Comité Tunisien de la Lutte Contre le Terrorisme (CTLCT) a opté pour l’optimisme, en dressant le bilan, effectué par la Tunisie, en matière de lutte contre le terrorisme.
Le général Ben Nasr a même révélé un chiffre et présagé un ultimatum. Pour lui, il ne reste plus qu’une dizaine de terroristes barricadés dans les hauteurs de la Tunisie et une éradication totale du phénomène terroriste est prévue d’ici la fin de l’année 2019. Cet optimisme, il l’explique par les opérations qualitatives, effectuées par les forces de sécurité et par l’armée nationale. Elles ont permis, selon lui, de neutraliser un nombre important des chefs de groupes terroristes, de détruire leurs capacités logistiques et de resserrer l’étau autour d’eux, en réduisant considérablement leurs couveuses populaires.
Pour le dossier des terroristes tunisien déployés dans les zone de tension, à l’instar de la Syrie et de la Libye, le général Mokhtar Ben Nasr a indiqué, lors de son audition aujourd’hui à l’ARP, que 1000 tunisiens sont déjà de retour de ces foyer de tension. Il n’a pas omis de noter qu’un bon nombre, parmi eux, sont rentré au pays d’une manière discrète.
Ben Nasr a ajouté que ces terroristes de retour en Tunisie sont actuellement du ressort de la justice. Ceux dont les enquêtes ont permis de prouver leur implication dans des opérations terroristes sont incarcérés. Quant à ceux contre qui les charges ne sont pas suffisantes, ils sont soumis à la surveillance administrative ou à l’assignation à domicile.
Seul hic, ce n’est pas la première fois que nos politiciens (le général à la retraite Mokhtar Ben Nasr en est devenu un, puisqu’il est à la tête d’une instance gouvernementale et donc politique) crient, ou presque, victoire lorsqu’il s’agit du dossier du terrorisme. Cependant, à chaque fois que l’euphorie atteint son apogée, on est secoué par un coup terroriste, ici ou là, en ville ou dans les montagnes, qui nous contraignent à ouvrir les yeux sur une réalité amère, celle qui réside dans le fait que gagner une ou plusieurs batailles, ne veux nullement dire gagner la guerre.
Une note de vigilance serait dans ce contexte souhaitable, car, entretenir l’optimisme et l’espoir ne doit pas se transformer en hypnotisation.