Un phénomène inhabituel a récemment été observé au large des côtes de Monastir : des poissons ont été retrouvés morts en grande quantité, tandis que la mer a pris par endroits une teinte rougeâtre. Selon la chercheuse au sein de l’Institut national des sciences et technologies de la mer, Dr Afef Fattahlli, cette situation résulte d’une prolifération anormale de microalgues.
Invitée sur les ondes de la radio nationale , la scientifique a expliqué que ces algues microscopiques consomment d’importantes quantités d’oxygène dissous dans l’eau, provoquant un appauvrissement en oxygène et l’asphyxie des poissons. Ces derniers, une fois morts, deviennent impropres à la consommation.
Les relevés effectués par satellite ont permis de constater une hausse notable de la température de l’eau dans la région au cours de la même période, accompagnée d’un changement dans les courants marins qui se sont orientés vers le littoral au lieu de se diriger vers le large. Ce phénomène a favorisé la stagnation de l’eau, empêchant son renouvellement et créant un environnement propice à la multiplication des algues.
Le ministère de l’Agriculture a confirmé, dans un communiqué officiel publié le 21 juin, la présence d’une « marée rouge » entre les villes de Khnis et de Téboulba, ainsi que la mort de nombreuses espèces marines. Les autorités appellent les habitants et les pêcheurs à la prudence, en évitant de pêcher, consommer ou vendre des poissons morts ou d’origine incertaine, notamment ceux échappant aux circuits de distribution soumis au contrôle vétérinaire.
De son côté, l’Instance nationale de sécurité sanitaire des produits alimentaires a émis une alerte similaire. Elle recommande aux citoyens de n’acheter du poisson que dans les points de vente légaux, en rappelant les risques sanitaires liés à la consommation de produits contaminés.
L’Institut national des sciences de la mer assure suivre de près l’évolution de la situation sur les côtes tunisiennes et se tient prêt à intervenir en cas de besoin.