Moncef Marzouki au pilori : Idioties déroulées,  dérives médiatiques et… impostures démasquées

On a tort de croire que les catastrophes économiques et sociales, les haines et les ressentiments de la pire espèce, les dérives politiques éhontées, l’intransigeance et le lyrisme insurrectionnel de nos politicards sont à venir. Ils sont là, sur terre et ils ont pour nom : «La décennie de braise». A force de semer des idioties à pleines mains, de faire des déclarations pleines d’aigreur, de vitupérer contre le pays, de ridiculiser le peuple sous toutes les latitudes, nous voilà arrivés au bout de gouffre. Passés experts dans l’«art» de provoquer, de brailler, de prononcer des propos déroulés, où le mensonge, allant de soi, y retourne brutalement, comme du caméléon qui ne sort que pour faire mouche, de mentir, notamment à eux-mêmes, afin de supporter, sans état d’âme, les horreurs vues et commises par les responsables politiques, au pouvoir et à l’opposition durant la dernière décennie, qui font encore se côtoyer abimes et abjection.
Dans ses récentes déclarations, d’une effervescence tapageuse, ponctuées par l’anaphore «coup d’Etat», Moncef Marzouki n’est plus l’ex-président provisoire reconverti en opposant politique mais déjà un brailleur hystérique qui modela parfois trop mal son image. Ancien pétitionnaire «hémiplégique», acclamé par les officines des droits-de-l’hommisme à sens unique, habitué à ferrailler, un pied dedans, un pied dehors avec toute la classe politique, tenaillé par un obscur désir de revanche, il est en porte-à-faux avec la réalité du pays : aussi réfractaire à la nouvelle vague des mécontents, synonyme selon lui de «contre-révolution» qu’emporté par le désir fou de la récupérer ! C’est vrai que cette situation désastreuse est propice aux déraisonnables, et que chacun de nos politicards se sent aujourd’hui, pousser des ailes avec la bénédiction de quelques capitales sœurs et amies qui jouent à fond le jeu de leurs intérêts, ayant mené à la perte de notre souveraineté nationale. Mais que Moncef Marzouki continue à faire circuler en toute impunité les haines, qu’il se transforme en pilori permanent est tout simplement inacceptable. Déplorable, son comportement l’a été à maintes reprises depuis sa cuisante défaite aux dernières élections présidentielles. Le présenter par ses adversaires comme «traître» ou «vendu» est à la fois exact et trompeur. Exact car ses récentes dérives médiatiques ont dépassé les lignes rouges. Trompeur cependant, car cette étiquette semble induire un point de vue subjectif. Il faut que ses adversaires admettent qu’ils ne possèdent pas de «patriotimètre» ! «On ne peut pas mesurer le sentiment national de la même façon qu’on ne peut pas mesurer le sentiment religieux, le sentiment amoureux ou amical… On ne peut pas dire : celui-là c’est un patriote, celui-là non», avertissait l’historien français Frédéric Rousseau.

L’ironie, l’un des seuls luxes qui restent en abondance dans notre société, est que Moncef Marzouki, ex-président provisoire avec sept mille voix et par un caprice de l’anarchie postrévolutionnaire, n’a rien à faire de la démocratie ni des convictions révolutionnaires. Il a même théorisé son détachement de ces principes en se vantant d’avoir ouvert le palais de Carthage aux extrémistes religieux. Depuis lors, la liste de ses impostures, de ses bévues, de ses dérives, de ses manœuvres périlleuses, de son aventurisme mortifère et de ses échecs politiques répétés n’a cessé de s’allonger. La carnavalisation de son comportement et de ses déclarations ne désarmera pas. «Ça crée de l›ivresse», écrivait le philosophe allemand Peter Sloterdijk citant les populistes de notre époque. Dans le pays, peu de voix osent dénoncer ouvertement cette mascarade mais il ne faut jamais abandonner l’espoir, tel celui que le grand écrivain français Bernanos plaçait en tout être humain conscient et averti : «Quand on va jusqu’au bout de la nuit, on rencontre une autre aurore».

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