Par Sami MAHBOULI
Avocat et éditorialiste
N’attendez surtout pas de Moncef Marzouki qu’il fasse preuve d’un minimum d’élégance envers son successeur à Carthage ; la règle non écrite suivant laquelle – entre chefs d’Etats – un respect au moins de façade doit être observé n’a pas trouvé son chemin dans le cerveau tortueux de Docteur Marzouki. Ces jours-ci, ce dernier a décidé de monter en gamme et de traiter, tout bonnement, le Président Caïd Essebsi d’arnaqueur, rien que ça…Pour porter une telle accusation, il faut probablement être incollable en matière de supercherie et d’entourloupes en tous genres.
Il faut admettre que le passage de 3 années à Carthage du Dr. Marzouki a été un festival ininterrompu de cafouillages, de mesquineries et de bassesses sous toutes leurs formes. Son mandat fut le Théâtre d’une des périodes les plus sombres de l’Histoire de Tunisie. Pour mémoire, je rappellerai que de 2011 à 2014, la Tunisie a failli sombrer dans la guerre civile principalement en raison de la présence au Palais de Carthage d’un chef d’Etat ignorant du sens de l’Etat et capable seulement de collectionner les gaffes et les bourdes monumentales. La liste de ses méfaits et de ses bavures exigerait un autre format d’article voire un numéro spécial de notre magazine. Cette dernière idée est à retenir pour, une fois pour toutes, donner envie à Dr. Marzouki de se faire plus petit et de raser les murs de préférence à la tombée de la nuit.
Durant trois longues et terribles années, marquées par la montée du fanatisme et par les assassinats politiques, Dr. Marzouki a rempli sa mission d’une manière qui frise l’inconscience, s’appuyant sur une camarilla de mercenaires-conseillers, l’un plus louche que l’autre ; issus pour la plupart de la secte du CPR, agrégation des pires aigris et des plus grands malades que la scène politique tunisienne a enfantés, ils ont conduit les affaires de l’Etat à la gribouille ravalant la fonction présidentielle à son plus bas étiage.
Même licencié pour faute lourde de Carthage, Dr. Marzouki persiste à déverser son fiel sur la pauvre Tunisie, en s’en prenant à ses plus hautes institutions et en dénigrant les Tunisiens sur les médias étrangers. Décidément ce Docteur de je ne sais quoi a de la classe à revendre et du patriotisme à volonté. On me dit qu’il serait spécialiste en médecine du travail ; or, de plus en plus, je suis convaincu que sa vraie spécialité est celle de diviser les Tunisiens et de les monter les uns contre les autres. En publiant, au mépris des règles les plus élémentaires de la bienséance et de l’honneur, le fameux « Livre Noir », Dr. Marzouki a gagné les palmes académiques de la bassesse littéraire : tenter de salir à travers un torchon écrit à la hâte une génération de journalistes et de responsables politiques dénote d’une absence de vergogne et d’un manque flagrant du sens de l’Etat. Si on reste sur le terrain de la moralité publique et de l’honneur, l’affaire Baghdadi Mahmoudi, qui a vu un réfugié politique bradé à ses bourreaux au terme d’un marchandage dégoûtant et indigne, interdit à Marzouki de donner à quiconque la moindre leçon de moralité et d’honneur. Un président de la République qui n’a pas su ou voulu bloquer une telle honte pour notre pays n’a aucune leçon de droiture ou de courage à livrer au Président Caïd Essebsi.
Traqué par l’ennui, craignant d’être définitivement oublié par les Tunisiens, Dr. Marzouki a opté pour la gesticulation et les déclarations outrancières. Du reste, nul besoin pour lui de forcer sa nature pour tomber dans la calomnie et l’insulte à bon marché. Sa cible préférée, ces derniers jours, est la loi sur la réconciliation économique et financière que le Chef de l’Etat souhaite instaurer pour extirper le pays de la sinistrose qui l’accable. Sans même l’avoir lue, ses connaissances juridiques étant réduites, Dr. Marzouki tire sur cette loi, pourtant si nécessaire,à boulets rouges usant des trésors de Tartufferie que son esprit recèle et colportant tous les ragots et mensonges qui gravitent autour de ce texte.
Vous me direz qu’un triste Sire qui a osé inviter au Palais de Carthage « Ricouba », une petite frappe au service des démagos et des maffieux de ce pays, est capable de tout et surtout du pire. On comprend que le mot de « Réconciliation » terrorise Dr. Marzouki, lui qui surfe depuis des plombes sur la division et ne s’épanouit que dans la haine de soi et des autres.
Préparez-vous, dans les prochains jours, à voir notre « Docteur Folamour » local se lancer dans une croisade contre cette loi de réconciliation pourtant si opportune en battant le rappel de ses preux chevaliers de l’Apocalypse qui –quelques années plus tôt- ont été à deux doigts de foutre le pays dans le fossé.
Pour exister, Dr. Marzouki serait capable de fomenter tous les coups fourrés possibles et inimaginables et à propager les rumeurs les plus fausses, histoire de déstabiliser davantage un pays qui n’est déjà pas dans sa meilleure forme.
Quand on monte en chaire pour traiter son successeur d’arnaqueur, oubliant au passage que ce sont les Tunisiens qui ont élu Caïd Essebsi et pas les Frères musulmans comme lui, on doit faire preuve de plus de retenue sous peine de passer pour un mauvais perdant. Pis, pour un médecin désœuvré qui cherche des poux dans la tête de celui qui lui a ravi une belle place à Carthage.