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Moncef Marzouki refait parler de lui.
L’ancien président de la République (de décembre 2011 à décembre 2014) estime que la révolution a gouverné le pays jusqu’en 2014 seulement.
« Après 2014, soit après ma présidence, c’est la contre-révolution qui a eu les rênes du pouvoir, a-t-il souligné ce samedi à l’occasion de sa participation à un colloque international virtuel sous le thème: « Le Printemps arabe et le changement: la question de l’avenir ? ».
« Mes relations avec Ennahdha sont tendues pour des raisons politiques bien évidentes, et non pour une réaction d’humeur, a-t-il poursuivi. D’ailleurs, je tiens Ennahdha pour responsable de l’avortement de la révolution tunisienne car elle s’est clairement alignée du côté de la contre-révolution afin de sauver sa peau. Il n’en reste pas moins que malgré mon différend, je continue de considérer le mouvement islamiste le plus grand parti démocratique tunisien. Il faut dire que nous n’avons pas en Tunisie une politique islamiste, mais plutôt des islamistes démocrates ».
« L’élite politique méprisable et corrompue n’est pas mûre démocratiquement, mais elle l’est en revanche pour les prisons, a-t-il analysé. Le plus gros mensonge entretenu durant les règnes des ex-présidents Habib Bourguiba et Zine El Abidine Ben Ali aura été de considérer que le peuple tunisien n’était pas suffisamment mûr pour la démocratie. Cela est complètement faux, et j’ai pu constater une grande maturité lors de la rédaction de la constitution et lors des élections présidentielles de 2014. »
H.A.