Ancien président provisoire de la République Tunisienne, Moncef Marzouki s’est fait un ennemi de taille. Cet ennemi n’est autre que lui même. Entre déclarations démesurées et déboires à répétition, le président du mouvement “Harak Tounes Al Irada” demeure toujours en perdition. Hier, le syndicat général de l’Information relevant de l’UGTT a appelé toutes les entreprises médiatiques à boycotter les activités de Moncef Marzouki et de son parti. En effet, l’ancien pensionnaire du palais de Carthage se livre à une guerre sans merci contre les médias tunisiens depuis un bon moment. Il refuse de leur accorder des déclarations et préfère s’afficher sans repos à Al Jazeera ou France 24. Des apparitions durant lesquelles il descend en flamme ses opposants politiques voire mêmes ses anciens collaborateurs. Il y a quelques semaines, Moncef Marzouki a révélé les dessous de l’attaque de l’ambassade des États-Unis en Tunisie. Dans l’épisode 17 de l’émission qui lui est consacrée sur Al Jazeera « Témoin de l’époque« , il a affirmé que les forces de sécurité tunisiennes n’ont rien fait pour protéger l’ambassade. Pire encore, il a évoqué une désobéissance militaire et a assuré que tout cela était un stratagème pour que des forces armées américaines puissent intervenir en Tunisie. Toujours à Al Jazeera, l’ancien président provisoire avait menacé ses opposants politiques, en cas de tentative de renversement du pouvoir, que des «échafauds de pendaison» pourraient leur être dressés. Quelques semaines après, il fait profil bas et infirme avoir dit des propos pareils. Difficile, désormais, de comprendre cet homme qui plus les jours passent plus ses déclarations ne se ressemblent point. «Ne faites pas confiance à l’Etat, soyez contre l’Etat, l’Etat peut tomber dans des mains indignes de confiance» annonçait Moncef Marzouki lors de son allocution à l’ouverture de la journée nationale contre la torture en mai 2014. Deux jours après, pour inciter les tunisiens à participer à l’emprunt national obligataire, il fait volte-face : «c’est fini la période où l’Etat était corrompu, maintenant l’Etat Tunisien est un Etat patriotique, Il vous appartient. Tous les citoyens sont amenés à aider l’Etat en cette période critique» a-t-il précisé. Outre ses déclarations divergentes et ses accusations venimeuses, l’auteur du livre noir n’en finit pas de semer la discorde au sein de son parti. Douze dirigeants, formant le bureau politique de Harak Tounes Al Irada, avaient présenté leur démission. Ils accusaient une minorité proche de Marzouki de vouloir s’accaparer du pouvoir et essayer d’imposer des idées et de mettre à l’écart et d’isoler les autres adhérents de participer à la prise de décision. Face à cela, Moncef Marzouki ferait mieux de se remettre en question et faire son méa culpa au lieu d’accuser les autres, médias et hommes politiques, de son échec cuisant.
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