Mongi Harbaoui: « Ennahdha veut s’accaparer du pouvoir »

Dans une déclaration accordée, ce vendredi 7 septembre 2018, à Jawhara FM, le chef du bureau de l’information à Nidaa Tounes, Mongi Harbaoui a indiqué que selon lui il n’existe pas de clans au sein de Nidaa Tounes, « il est vrai que nous avons des problèmes internes comme dans presque tous les partis politiques de la scène politique à l’instar d’Al Massar, qui est composé de deux personnes, et connaît des problèmes et des fissures. Afek Tounes, l’Union patriotique libre, Al Joumhouri, Ennahdha, le Front populaire … eux aussi connaissent des problèmes, il n’existe pas aujourd’hui en Tunisie un parti qui n’a pas de problèmes et ce, en raison de la conjoncture actuelle. Aujourd’hui la scène politique est en train de se former sur une base démocratique dont les partis ne sont pas habitués » a-t-il précisé.
Mongi Harbaoui a par ailleurs ajouté que les problème qui existent au sein du parti sont, d’après lui, dus au jeune âge de Nidaa Tounes. « Il ne faut pas oublier que Nidaa Tounes est un nouveau-né, c’est un parti encore jeune. On était dans l’opposition puis on est monté au pouvoir et cela a eu un impact » a-t-il déclaré, précisant que le parti n’a pas tenu son congré électoral, on est en train de le préparer.
D’après lui ce congré électoral permettra de mettre en place un nouveau parti composé de véritable militant.

Nous ne sommes pas contre Youssef Chahed:
Concernant sa position par rapport au chef du gouvernement, Youssef Chahed, Mongi Harbaoui a tenu à indiquer qu’ils ne sont pas contre Youssef Chahed mais contre la démarche prise par ce gouvernement.
« Nous n’avons pas de problème avec les personnes mais nous avons un problème avec les résultats réalisés par ce gouvernement, il est vrai que Youssef Chahed fait partie de Nidaa Tounes, mais malheureusement il a dévié du chemin et du plan de travail imposé par le document de Carthage », a-t-il fait savoir, précisant qu’ils « ne peuvent pas le soutenir seuls, surtout que tous les partis signataires du document de Carthage ne le soutiennent plus à l’exception du mouvement d’Ennahdha qui, selon ses dires, a ses propres spécificités et ses propres raisons qui ne concernent pas le peuple tunisien« .
Selon lui, Ennahdha a la « volonté de faire main basse sur le gouvernement. Ce parti veut s’accaparer, seul, du pouvoir et devenir le seul parti à gouverner« .

Responsabilité de Nidaa Tounes dans la crise politique :
Amené à expliquer la prise de position et la responsabilité de Nidaa Tounes dans la crise politique que le pays vit actuellement, Mongi Harbaoui a affirmé que Nidaa Tounes fait partie d’un gouvernement d’union nationale et non pas d’un gouvernement issu entièrement du parti. Dans ce contexte, il a indiqué que Nidaa Tounes n’est pas représenté directement à La Kasbah, en tant que parti politique. « Nous ne sommes pas de ceux qui prennent les décisions. Nous élaborons des évaluations pour chaque gouvernement, celle de Habib Essid n’a pas été gratifiante et a été stoppée, par la suite nous sommes passés au document de Carthage 1 et le gouvernement de Chahed. Une évaluation a été faite ce qui nous a poussé à proposer le document de Carthage 2, Nidaa Tounes ne tient pas au pouvoir au contraire il tient à trouver des solutions capables de faire sortir le pays de la crise politique mais aussi sociale et économique qu’il est en train de vivre en ce moment » a-t-il expliqué.

Fin du « partenariat » avec Ennahdha ?
Interrogé sur le consensus avec Ennahdha le chef du bureau de l’information à Nidaa Tounes a indiqué que Nidaa Tounes a toujours considéré Ennahdha comme étant un partenaire. Notre parti pense que la Tunisie ne peut pas avancer sans la participation de tout le monde. Toutefois, « on voit aujourd’hui Ennahdha, prendre seul  une position et s’écarte des autres, cela veut dire qu’il ne veut plus avoir de partenaires. Il a  choisi un partenaire dont plus personne ne veut » a-t-il déclaré avant d’ajouter que le partenariat d’Ennahdha aujourd’hui, n’est plus avec Nidaa Tounes, ni avec les signataires du document de Carthage, mais avec Youssef Chahed et son gouvernement, parce que c’est dans leur intérêt« .

Politiquement que va faire Nidaa Tounes ?
Concernant l’action politique à entreprendre pour changer le gouvernement, Mongi Harbaoui a affirmé que « politiquement, Nidaa Tounes a plusieurs prérogatives que lui offre la Constitution« , sans donner plus de détails.
Il a par ailleurs, précisé qu’ils n’ont pas demandé à leurs ministres de quitter le gouvernement. » Ce sont des membres du parti de Nidaa Tounes, et ils représentent le parti dans le gouvernement d’union nationale, ils connaissent parfaitement la responsabilité politique qui pèse sur eux et sur le parti » a-t-il indiqué tout en précisant que ces ministres savent très bien que la possibilité de leur retrait du gouvernement d’union nationale existe ».
Quant à la question du retrait de leur confiance du gouvernement de Chahed, Mongi Harbaoui n’a pas voulu répondre indiquant que cette question se posera une fois de retour à l’ARP.

 

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