Très controversé, le sujet du retour des terroristes tunisiens en Tunisie fait beaucoup parler de lui, surtout depuis l’annonce de Hédi Mejdoub, ministre de l’Intérieur, qui avait déclaré que 800 parmi eux ont d’ores et déjà regagné le pays, et les déclarations du leader d’Ennahdha, Rached Ghannouchi.
Mongi Rahoui, député du Front Populaire, s’est exprimé sur la question dans une déclaration à Réalités Online.
« Le nombre réel peut être plus important », estime le frontiste, qui a mentionné les liens étroits tissés par le parti Ennahdha avec les terroristes. « Des députés de l’ancienne Assemblée Nationale Constituante ont défendu des membres d’Ansar Achariaa. Il y a même ceux qui sont intervenus pour l’octroi de passeports à certains d’entr’eux afin de les aider à se rendre en Syrie et en Libye », a-t-il dit, insistant sur le fait qu’il s’agit d’un sujet qui doit impérativement être abordé par la Justice.
Un vaste complot
Mongi Rahoui a, par la suite, appelé toutes les parties civiles à se mobiliser pour faire barrage à cette tendance. « Cette tendance consiste à réhabiliter les terroristes par le biais du travail associatif et des imams takfiristes soutenus par Ennahdha », a-t-il soutenu.« Le tout s’inscrit dans un complot plus vaste, visant à déstabiliser l’Algérie et la Tunisie et le Maghreb en général. L’Algérie a déjà mis en garde contre ce complot. On risque, à l’avenir, de voir des groupuscules œuvrer en Tunisie, avec des moyens matériels importants », a-t-il encore prévenu.
Mais que peut-on faire, concrètement, face à ces menaces ? D’après le député du Font Populaire, il serait envisageable de proposer une loi abordant la question du retour des terroristes tunisiens à leur pays. Il a également évoqué la possibilité de conclure un accord avec la Syrie, en vue d’une coordination entre les deux pays. « Avoir recours à la Cour Pénale Internationale constitue aussi une solution », a-t-il ajouté.
Enfin, commentant les propos de Rached Ghannouchi sur le sujet, Mongi Rahoui a souligné que ce dernier a toujours adopté la même attitude face à la question du terrorisme. « Les jeunes qu’il défend aujourd’hui lui ont sans doute rappelé sa propre jeunesse », a lancé le député frontiste. « Rached Ghannouchi n’est pas étranger au courant wahabiste », a-t-il renchéri.
Il s’agit, selon Rahoui, d’une longue bataille qu’il faut mener, estimant que le projet sociétal et civil de la Tunisie est visé. La coalition entre Nidaa Tounes et Ennahdha, poursuit-il, a affaibli ce projet, « au profit de l’islamisation de la société ». « Les forces démocratiques et civiles sont, heureusement, encore solides. Elles seront là pour contrer tout ce qui peut nuire à la Tunisie », a conclu Mongi Rahoui.