Quand est-ce que Mongi Rahoui va-t-il cesser de se répéter ? Quand est-ce que la Gauche tunisienne va-t-elle arrêter de faire du populisme ? Dans Expresso de Wassim Ben Larbi de ce mardi 25 octobre 2016, le député du Front Populaire et président de la commission des Finances à l’ARP nous a donné un avant-goût du débat qui attend la Tunisie autour de la loi de finances 2017.
Rahoui s’est livré à son exercice préféré, hérité du Front Populaire pour lequel, rappelons-le, il a tenté de poser un lapin pendant les concertations sur la composition du GUN : « la faute au FMI ! On obéit aux directives du FMI, ils [le gouvernement] n’ont pas le courage de nous donner la vraie version de ce qui se trame », etc.
Le manque de créativité et d’efficacité de Mongi Rahoui n’a d’égal que son goût prononcé pour le populisme et la répétition, à l’instar de celles et ceux qui prétendent, aujourd’hui, représenter la Gauche en Tunisie. Une Gauche dont ils ont uniquement hérité l’appellation.
Il y a, certes, un prix à payer en acceptant l’aide du FMI et des institutions mondiales, à savoir les ajustements structurels : réduction des dépenses de l’État, hausse des impôts, dépréciation de la monnaie, etc.
Ce qui serait un poil plus original et ce dont la Tunisie aurait réellement besoin, c’est des propositions. Devenu une « star » depuis sa timide rébellion au sein du Front Populaire, Rahoui continue, pourtant, de pratiquer les mêmes méthodes que le Front et l’opposition tunisienne, plus généralement.
Tel est le jeu politique, dans toute sa splendeur : « parole, parole, parole » pour ne citer que ce refrain de la défunte Dalida, et peu d’actes et une valeur ajoutée quasi absente. On se souvient de la métaphore de Claude-Henri de Rouvroy de Saint-Simon, précurseur du socialisme, qui avait comparé les politiques aux frelons, face à des industriels et un peuple assimilés aux abeilles. Les premiers sont les « fainéants », selon ses propos, « qui n’ont aucune richesse à produire ». Quant aux abeilles, ce sont celles qui font tout le labeur et qui ne sont pourtant pas entendues.
À méditer.
M.F.K