Former un gouvernement constitué de politiques sans y inclure Ennahdha, former un gouvernement incluant Ennahdha à condition que ce dernier soutienne le candidat du Nidaa, ou ne soutienne personne ou encore, former un gouvernement apolitique», telles sont les trois perspectives évoquées par certains dirigeants au sein de Nidaa Tounes.
Aujourd’hui, nous sommes à la veille de la formation d’un gouvernement qui dessinera peut-être une scène politique encore floue. Ennahdha et Nidaa, peuvent-ils gouverner ensemble malgré leurs différences idéologiques ? La droite et la gauche peuvent-elles collaborer dans une coalition incluant, entre autres, Le Nidaa et le Front populaire ? L’UPL de Slim Riahi fera-t-il partie du gouvernement ? Les interrogations ne manquent pas.
Y a-t-il une possibilité d’alliance avec Nidaa Tounes et quel en serait le mode de fonctionnement ?
Oui, mais il n’y a pas que les alliances, il y a aussi des types de rencontres, des interférences.
On peut ainsi accorder la confiance au gouvernement constitué par Nidaa Tounes sans avoir de portefeuilles ministériels.
Concernant le Parlement, nous sommes pour une alliance, car la bataille continue au niveau de la Constitution et sa mise en œuvre sur le plan législatif. Nous devons créer une alliance civile pour une interprétation pouvant instaurer des lois qui puissent fonder un État démocratique, civil, moderne, enraciné dans ses origines et ouvert sur la modernité.
Y a-t-il des pourparlers pour le moment entre vous et Nida Tounes ?
Pas encore, pas pour le moment.
Quelles sont vos conditions, hormis celle de ne pas s’allier avec Ennahdha ?
Nos conditions se rapportent au travail législatif à effectuer au sein du Parlement pour préparer les lois, pour fonder la Cour constitutionnelle, le Haut comité de la magistrature. Et, en effet, parmi nos conditions figure celle de ne pas s’allier avec Ennahdha…
Vous êtes de sensibilité sociale et Nidaa Tounes est plus libéral. Comment pouvez-vous traiter ensemble certaines lois notamment celles qui se rapportent à la loi des Finances et au programme économique ?
Nous sommes des sociaux-démocrates. Nous œuvrerons pour trouver des interférences avec Nidaa Tounes. Mais nous devons nous mettre d’accord sur le principe que la facture de la crise économique ne doit pas être supportée par les Tunisiens. Il faudrait un minimum de justice sociale. Il serait tout à fait normal d’avoir des divergences pour l’élaboration de la loi des Finances, il y en a même au sein d’un même parti. La confiance accordée au gouvernement ne sera pas, non plus, un chèque en blanc. Nous conserverons toujours un regard critique.
Hajer Ajroudi