L’éventuelle annonce d’un changement de régime politique et électoral, par le président de la République, Béji Caid Essebsi, le 20 mars 2018, provoque déjà de vives réactions et diverses positions, surtout que plusieurs partis estiment que la crise actuelle est due essentiellement à ce régime « parlementaire » qui ne sert que les intérêts d’Ennahdha.
Dans une déclaration à Réalités Online, le député du Front populaire, à l’Assemblée des Représentants du Peuple, Mongi Rahoui a indiqué que, certes, le régime actuel ne dégage pas une majorité, mais il n’est pas tout de même le facteur principal de la crise. « C’est un problème de partis politiques et nullement d’un régime politique. La crise serait-elle vraiment résolue si nous changions le régime?« . « Les partis politiques et en particulier Ennahdha et Nidaa Tounes sont les premiers responsables de cette crise. Ce ne sont pas des partis progressistes, modernistes, et démocrates qui souhaitent vraiment garantir une transition démocratique transparente. Ils sont inadaptés à notre réalité. Ils ne se sont pas réunis autour d’un programme bien déterminé mais autour de leurs intérêts communs. Ennahdha cherche à affaiblir Nidaa Tounes et le Nidaa ne peut pas s’opposer à Ennahdha, d’où la fragilité de tous les gouvernements qui se sont succédé.« a-t-il exprimé. Rahoui a ajouté que même si on passe à un régime présidentiel, la domination restera à Ennahdha et à Nidaa et ce serait un cercle vicieux.
Interrogé sur l’éventuel départ de Chahed, Rahoui a affirmé que Chahed s’est isolé à cause de ses politiques financières erronées. « Il se trouve maintenant seul contre lui-même vu qu’il est incapable de gérer la situation. Et, il n’a pas montré sa volonté de changer les choses, surtout quand on voit qu’il est entouré de certains conseillers soupçonnés de corruption. Il est aussi au courant de ce qu’un de ses ministres faisait…Nous voulons des actions de Chahed. Nous nous croyons pas trop dans les intentions. Pourtant, Chahed avait le soutien d’Ennahdha et jouissait d’une trêve conditionnée de l’UGTT. Sur tous ces gouvernements, nous pensons que le moins pire c’était celui de Mehdi Jomâa. »a-t-il expliqué.
Concernant la prolongation du mandat de l’IVD, l’élu frontiste a souligné que Ben Sedrine est en train de tout faire pour rester. L’IVD est, selon lui, un des points noirs de la transition démocratique.
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