Dans une spirale financière préoccupante, la monnaie russe poursuit sa chute et a dépassé le seuil des 100 roubles pour un dollar. Malgré les mesures prises par la Banque centrale russe pour freiner cette dégringolade, le rouble s’échange à présent à 101 roubles pour un billet vert.
Le rouble frôle à plusieurs reprises les abysses
Au sein de l’arène moscovite, la semaine précédente a vu le rouble toucher le plancher à 99,28 unités pour un dollar, signant ainsi sa décadence la plus profonde depuis mars 2022. C’était à l’époque trouble où la monnaie russe avait atteint son abîme à 120 roubles pour un dollar, seulement deux semaines après l’éclosion du conflit en Ukraine.
Seuil critique franchi malgré les efforts de la Banque centrale
Le tarissement de la devise russe a été intensifié depuis que Yevgueni Prigozhin, le chef du groupe Wagner, a orchestré une tentative infructueuse de rébellion armée les 23 et 24 juin. Malgré cela, au cœur de cette tourmente financière, Alexeï Zabotkine, le vice-président de la Banque centrale de Russie, a contre toute attente affirmé la semaine passée que la stabilité financière n’était pas compromise. Néanmoins, il a laissé la porte ouverte à une hausse des taux d’intérêt en raison de l’ascension de l’inflation.
Dévaluation et sanctions occidentales
Les derniers mois ont été le témoin d’une descente dramatique, avec le rouble perdant 7,7 % de sa valeur en juillet par rapport au mois précédent et chutant de 26,4 % au cours des sept premiers mois de l’année en cours. L’institution émettrice russe a expliqué que le déséquilibre tenace de la balance commerciale était le principal protagoniste de cette débâcle, soulignant la réduction d’un tiers de la valeur des exportations depuis le second semestre de 2022. Le coup fatal a été porté en décembre 2022, quand les puissances occidentales ont établi un plafond de 60 dollars pour le prix du baril du pétrole russe, jetant ainsi l’ombre des sanctions sur les exportations d’hydrocarbures.
La montée en puissance de la Chine : Nouvelle donne économique
Les sanctions économiques occidentales ont rompu l’harmonie des revenus issus des hydrocarbures, le prix du gaz ayant été réduit de dix fois. Pendant ce temps, les importations ont repris vigueur, atteignant presque les niveaux d’avant le début des hostilités. La Chine est devenue une pièce maîtresse de ce puzzle financier, les importations russes en provenance de l’Empire du Milieu dépassant pour la première fois les exportations en juillet. L’inversion des rôles reflète la dépréciation de la monnaie.
Appétit pour les devises étrangères : Les Russes cherchent refuge
Au milieu de cette tourmente financière, les Russes ont exprimé un appétit accru pour les devises étrangères, une demande renforcée par les vacances estivales et l’incertitude économique et géopolitique. Les entrepreneurs occidentaux, quant à eux, cherchent également refuge dans les devises étrangères, alors qu’ils liquident leurs entreprises en Russie.
Jusqu’où chutera le rouble ?
Toujours est-il qu’au cœur de cette tempête monétaire, une question perdure : jusqu’où le rouble russe continuera-t-il de tomber et quelles seront les répercussions sur l’économie et la vie quotidienne des citoyens ?